Les studios romains de Cinecitta, où ont été tournées des films mythiques comme Quo Vadis?, ouvrent leurs portes au public, qui peut découvrir à partir de vendredi une exposition dévoilant costumes et décors et visiter des plateaux de tournage.

Intitulée Cinecitta se montre, l’exposition permet de mettre un pied dans l’«usine à rêves» installée sur 35 hectares le long de la Via Tuscolana en banlieue de Rome et inaugurée en 1936 par Mussolini en personne.

Un premier pavillon permet de suivre la création d’un film de A à Z: «Notre choix a été de raconter comment on réalise un film: du scénario jusqu’au grand écran, en passant par la création des costumes et décors, la construction du plateau, le tournage et la post-production», explique la conservatrice de l’exposition, Elisabetta Bruscolini.

Le visiteur est tout d’abord plongé dans un long couloir où sont projetés des extraits de films avant d’être introduit dans une première salle où il est accueilli par les somptueux costumes d’Antoine et Cléopâtre portés par Richard Burton et Liz Taylor dans Cléopâtre de Mankiewicz (1963).

En face, le sceptre et la couronne portés par Helmut Berger dans Ludwig de Luchino Visconti (1972) scintillent de mille feux, tandis que la soutane blanche revêtue par Michel Piccoli dans le tout récent Habemus papam de Nanni Moretti voisine avec l’habit de Caifa, le religieux juif qui fait arrêter Jésus dans la Passion of the Christ (2004) de Mel Gibson.

Ces trésors ont pu être réunis grâce à la collaboration, entre autres, du Musée du cinéma de Turin, de la Cinémathèque française de Paris et du Centro sperimentale di cinema, unique école de cinéma transalpine installée à la lisière de Cinecitta.

La salle suivante est consacrée à la scénographie, reconstituant «dans un chaos ordonné» un atelier de fabrication de décors pour souligner le caractère artisanal de ce métier qui recourt aux talents de menuisiers, peintres, ébénistes et tapissiers.

Dans une autre salle, un documentaire didactique dévoile tous les secrets de l’art de post-production: montage, effets spéciaux, bruitage, mixage, lumières...

Partout, des photos rappellent les heures de gloire des célèbres studios: Mort à Venise (1972) de Visconti avec Dirk Bogarde, La panthère rose (1963) de Blake Edwards avec David Niven et Claudia Cardinale, Guerre et paix (1955) de King Vidor avec Audrey Hepburn et bien sûr les chef-d’oeuvres de la Dolce Vita fellinienne.

Aujourd’hui, Cinecitta a dû réduire sa voilure, en raison de l’assoupissement du cinéma italien, et consacre l’essentiel de son activité au tournage de séries télévisées et de publicités.

En fin de parcours, une salle de projection permet de s’enfoncer dans de profonds fauteuils en cuir pour visionner les premiers castings des stars italiennes.

L’occasion de découvrir un Riccardo Scamarcio empoté mais déjà sûr de son charme avant de devenir la star de Romanzo criminale.

Après cette pause divertissante, les visiteurs sont invités à monter à bord d’une navette qui les conduit au coeur du décor de 4 hectares de la série télévisé internationale Rome: temples du Forum en carton-pâte plus vrais que nature, via sacra pavées de «vraies fausses pierres»... c’est sans doute le clou de la visite!

Même si la série est terminée, ce décor a été conservé et a accueilli de nombreux tournages de publicité mais aussi des soirées privées organisées pour le compte de multinationales.

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Cinecittà si mostra/Cinecittà shows off (www.cinecittasimostra.it). Du 28 avril au 30 novembre.