Avec Robert de Niro aux commandes du jury et une pléiade de stars annoncées sur la Croisette, la 64e édition du Festival de Cannes, dans le sud-est de la France, s’annonce plus festive que jamais. Même la sélection semble pour une fois bien accueillie.

Brad Pitt et Angelina Jolie, Johnny Depp, Sean Penn, les Charlotte Gainsbourg et Rampling, Penélope Cruz ou Catherine Deneuve sont attendus à partir de mercredi au pied des 24 marches, à l’heure où le soleil décline - quand il est au rendez-vous. Sans oublier Uma Thurman ou Jude Law parmi les jurés qui rendront leur verdict le 22.

«Un jour de Cannes suffirait aux festivals du monde entier pour considérer que c’est réussi. Mais chez nous, les stars ce doit être tous les jours et plusieurs fois par jour», note le délégué-général du festival de Cannes, Thierry Frémaux.

La météo capricieuse fait partie des nombreux aléas cannois.

La mort d’Oussama Ben Laden a, selon les renseignements français, renforcé la menace terroriste en France, ce dont la Croisette se serait volontiers passé. Sa population triple pendant le Festival (de 72 000 à environ 200 000 habitants).

«Un événement international de cette ampleur avec autant de personnalités, dont de nombreux Américains, constitue en soi un potentiel de risques réel», confie-t-on à la direction de la police nationale.

Avec 54 films en projection officielle dont 20 en lice pour la Palme d’Or, Thierry Frémaux a constitué un programme qui rend hommage aux figures tutélaires du cinéma contemporain - l’Espagnol Pedro Almodovar, l’Italien Nanni Moretti, l’Américain Terrence Malick, le Danois Lars Von Trier ou les frères (belges) Dardenne - et promeut aussi cinq premiers films, dont deux en compétition («Sleeping Beauty» de Julia Leigh (Australie) et Michael de Markus Schleinzer (Autriche)) - et de jeunes talents comme la Française Maiwenn, (Polisse), 35 ans à peine.

«Cannes n’a pas vocation à voler au secours de la victoire», rappelle volontiers le président du festival, Gilles Jacob, qui attend chaque soir les stars au haut des marches.

Très attendus aussi bien qu’hors compétition, Midnight in Paris, le dernier Woody Allen qui fera l’ouverture, avec la Première Dame de France Carla Bruni-Sarkozy au générique - dont la présence ou l’absence ne sont ni confirmées ni infirmées officiellement à ce jour - et La conquête, de Xavier Durringer (le 18 mai), qui met en scène l’ascension de son époux, le président Nicolas Sarkozy, vers le pouvoir.

Pour Thierry Frémaux, la cuvée 2011 peut se prévaloir d’une «grande diversité géographique, générationnelle et stylistique» - qui lui épargne pour l’heure l’hystérie des critiques. «Mais il faut prendre ça avec autant de sérénité que lorsque les gens décident que ça ne va pas», remarque-t-il avec philosophie.

Le Festival, qui a souvent répercuté en direct les soubresauts du monde aura cette année une pensée spéciale pour les récentes révolutions du Maghreb et d’Égypte, la première à inaugurer le statut de «pays invité», avec un programme dédié de projections et de festivités le 18 mai.

Par ailleurs, en plus des sélections parallèles et rebelles - la Quinzaine des Réalisateurs avec 25 films, et la Semaine de la Critique dont la 50e édition présente sept longs métrages - le Festival sait honorer le passé avec la projection en avant-première mondiale du Voyage dans la lune (1902) de Georges Mélies dans sa version couleur, longtemps considérée comme perdue, et les versions restaurées des chefs d’oeuvre de Stanley Kubrick et Roberto Rossellini.

«Sur les marches, dans les fêtes, dans les salles, Cannes c’est «The Place to be»», rappelle Thierry Frémaux.