Saviez-vous que deux festivals de cinéma israélien avaient lieu presque en même temps à Montréal? Lancé ce soir, le septième Festival du film israélien de Montréal (FFIM) se poursuit jusqu'au 23 mai, alors que le sixième Festival du cinéma israélien de Montréal (FCIM) se tiendra du 23 au 31 mai.

Comme si les deux noms ne prêtaient pas assez à confusion, les deux événements présentent au moins quatre films en double, les fictions The Matchmaker (grand succès israélien de 2010), La grammaire intérieure (premier prix aux festivals de Tokyo et de Jérusalem), Human Resources Manager (représentant d'Israël aux derniers Oscars, du réalisateur des Citronniers), ainsi que le documentaire Precious Life, histoire vraie d'un bébé palestinien sauvé par des médecins israéliens.

Réticences

Quelle différence, alors? Eh bien, en gros, ceci: la programmation du FFIM est sous-titrée en anglais, alors que celle du FCIM est sous-titrée en français. Devant l'absurdité de la situation, les responsables des deux festivals n'excluent pas un éventuel rapprochement. Mais on sent encore de la prudence, voire une certaine réticence.

«Il faudrait s'asseoir pour en discuter», affirme Katia Dahan, porte-parole du FCIM. «Je ne suis pas contre l'idée», dit Eran Bester, fondateur et programmateur du FFIM.

Malgré toute sa bonne volonté, M. Bester n'est toutefois pas convaincu que la solution soit dans le jumelage. D'une part, parce que «le public risque de ne plus s'y retrouver entre les versions françaises et les versions anglaises des films», d'autre part parce que «la fusion de deux entreprises n'est pas si facile à faire». Il faut savoir que le FFIM est une société privée, en partie financée par l'État d'Israël, alors que le FCIM est un projet communautaire associé au Festival du cinéma israélien de Paris, subventionné par la Jewish Community Foundation de Montréal et la Communauté sépharade unie du Québec.

Mais bon. Si le monstrueusement gros Festival Juste pour rire, né en français, a aujourd'hui un immense volet anglophone, pourquoi pas deux petits festivals de cinéma israélien?

On verra pour l'avenir. En attendant, cette situation nous apprend peut-être quelque chose sur les «deux solitudes» juives de Montréal, ashkénaze anglophone d'un côté et sépharade francophone de l'autre. Unis dans la religion, mais pas vraiment dans le cinéma...

Festival du film israélien de Montréal, du 14 au 23 mai: www.israelfilmfestival.ca

Festival du cinéma israélien de Montréal, du 22 au 31 mai: www.fcim.ca