Le film-enquête sur la mort de la princesse Diana, Unlawful Killing (Exécution arbitraire), présenté vendredi en marge du Festival de Cannes est une attaque frontale contre la monarchie britannique, accusée d’être derrière la mort de la jeune femme.

Très attendu outre-Manche, le film a été financé par Mohammed al-Fayed, dont le fils Dodi, compagnon de la princesse, a été tué avec elle dans le tragique accident de voiture survenu dans le tunnel de l’Alma en 1997 à Paris.

Dirigé par le comédien Keith Allen, le documentaire se présente comme «l’enquête sur l’enquête» officielle conduite en 2007-2008, et dénonce pêle-mêle la «mafia en diadèmes», la justice «royale» et les médias.

Le film montre une photo en noir et blanc, avec beaucoup de grain, de Diana mourante, effondrée à l’arrière de la voiture, sans blessure visible sur le visage. «Une photo en aucun cas aussi choc qu’on ne l’imaginait», a souligné le réalisateur, présent à Cannes.

Des amis de Diana et Dodi évoquent leurs craintes récurrentes que le Prince Charles organise un accident où Diana serait grièvement blessée et parlent du projet de Dodi d’acheter une maison en Californie et d’acquérir un studio de cinéma.

Le film s’attarde sur l’enfance dans l’Allemagne nazie du Prince Philippe, qu’un psychologue présente comme un malade mental et un coureur, sans apporter beaucoup d’éléments à l’appui de ces allégations. Contactée par le metteur en scène, la famille royale s’est refusée à tout commentaire.

Mohammed al-Fayed est filmé devant le monument dédié à son fils dans la campagne britannique, et espère que Dodi le voit lorsqu’il fait brûler les insignes royaux de Harrods, le grand magasin fournisseur attitré de la reine, dont il est le propriétaire.

«Ils ne nous auraient pas acceptés, moi ou mon fils, dit-il, et quand il est tombé amoureux de Diana, ils ont tué la princesse».

«De plus en plus de gens commencent à comprendre ce que signifient réellement les conclusions de cette enquête accablante, nous pourrions assister bientôt à ce que l’establishment britannique redoute le plus: la fin de la monarchie», avance Keith Allen avant le générique où défile une image grimaçante de la Reine Elizabeth II.