One night in Bangkok, chantait Murray Head. Quelqu'un d'autre reprend la chanson dans The Hangover PartII même si ce n'est pas une nuit mais deux que le «Wolfpack» rencontré dans le succès surprise de 2009 passe là sur la corde raide, refaisant les erreurs commises autrefois à Las Vegas. Rencontre avec les responsables de mémorables enterrements de vie de garçon.

C'était il y a deux ans. Les journalistes invités à Las Vegas n'avaient aucune idée de ce à quoi s'attendre avant la projection de The Hangover. Une comédie réalisée par Todd Phillips, portée par Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galifianakis et Justin Bartha. Bref, à l'époque, pas de très gros noms.

La surprise a été totale. Et le film est devenu la comédie cotée R («les moins de 17 ans doivent être accompagnés d'un adulte» selon le système en vigueur aux États-Unis) la plus rentable de l'histoire. Les noms ont grossi. Les enjeux aussi, quand est venu le temps de penser à The Hangover Part II.

«Le succès de The Hangover s'explique entre autres par le fait que ce soit une comédie mais aussi, une «enquête», soulignait Todd Phillips lors d'une conférence de presse tenue à Los Angeles. Les gens rient mais ils sont aussi assis sur le bout de leur chaise à tenter de comprendre ce qui est arrivé aux gars, la veille. Nous devions conserver ce canevas.»

Cette fois, Phil (Bradley Cooper), Alan (Zach Galifianakis), Doug (Justin Bartha) et Stu (Ed Helms) se retrouvent dans une station balnéaire thaïlandaise pour le mariage de ce dernier. Qui ne veut surtout pas d'un enterrement de vie de garçon. Prendre une bière sur la plage en compagnie des copains suffira.

On trinque. Et... on se réveille le lendemain, dans un hôtel minable de Bangkok. Stu, un tatouage sur le visage. Alan, le crâne rasé. Mais il y a pire. Un doigt. Fraîchement coupé. Appartenant au futur beau-frère de Stu, dont le reste de la personne a disparu. Aux trois «survivants» de la fiesta (Doug est resté au resort) de partir à sa recherche. Pour cela, revenir sur les événements survenus pendant la nuit, dont ils n'ont aucun souvenir.

Où, quand, quoi, comment, pourquoi? Voici d'ailleurs ce qu'ils avaient à répondre à ces questions de base, mais au sujet de leur expérience «hangoverienne».

Où? Bangkok.

«Cette ville est un défi en soi», lance Zach Galifianakis. «Il fallait s'habituer à voir tous ces gens, partout, tout le temps!» poursuit Bradley Cooper. «Le Chinatown de Bangkok est peuplé et chaotique. Mais pour faire un film où il est question de pagaille, aller vers la pagaille peut aider», sourit Todd Phillips, devenu agent de circulation sur le plateau. Un autre genre de «circulation» a occupé Ed Helms: «Empoisonnement alimentaire. Ça ne m'a pas lâché pendant tout le tournage. Je laisse le reste à votre imagination.» Rires. En particulier de Justin Bartha: «J'ai passé mon temps au bord de la piscine. La pire chose qui me soit arrivée a été de me faire servir un Coke normal alors que j'avais commandé un Coke diète.»

Quand? Deux ans plus tard.

Doug va bientôt être père. Phil a un nouvel enfant. Stu convole dans deux jours. Et Alan est resté le même. En pire. «Il a de sérieux problèmes mentaux», fait Zach Galifianakis, pince-sans-rire. On les découvre un peu... en découvrant sa chambre. «Quand nous avons tourné The Hangover, nous découvrions nous-mêmes les personnages, ils sont restés assez archétypaux. Nous avons eu, cette fois, l'occasion de leur donner de l'épaisseur», fait Ed Helms. «Le premier film misait surtout sur le compte à rebours, il fallait retrouver Doug et arriver à temps au mariage. Cette fois, le scénario laisse de la place pour en explorer les relations entre ces gars», ajoute Bradley Cooper.

Quoi? Un mariage.

Stu épouse Lauren (Jamie Chung), dont la famille vit en Thaïlande. Et qui dit famille, dit, ici, père-futur-beau-père qui n'en a que pour son fils, Teddy, qu'interprète le fils de Ang Lee, Mason. «Quand je lui ai appris ça, rigole Todd Phillips, je lui ai demandé si son père accepterait de diriger la seconde équipe. Il ne savait trop si je plaisantais, alors il a bafouillé quelque chose comme: «Je peux lui demander mais il est très occupé en ce moment.» «

Comment? Avec vulgarité.

«Les gens ont apprécié de The Hangover le fait que nous assumons jusque dans le générique de fin la vulgarité qu'il y a dans le film - contrairement à ce qui se fait habituellement dans les comédies américaines: elles consacrent leurs 10 dernières minutes à s'excuser», croit Todd Phillips. Il n'a pas tort. Même si Ken Jeong, qui fait un retour dans la peau (souvent très exposée) de l'imprévisible Mr. Chow, explique autrement cette popularité: «Oui, c'est vraiment moi. Désolé», rigole-t-il à la question qu'un journaliste a posée au sujet d'une partie de son anatomie visible (?) dans une scène ouvrant The Hangover Part II. «Ma femme m'a dit que grâce à moi, les hommes qui vont voir The Hangover rentrent chez eux en se sentant mieux dans leur peau.»

Pourquoi? La demande.

Le public en voulait plus. Aucune raison de ne pas lui en donner plus. «Mais dans un contexte nouveau et frais», indique Bradley Cooper. C'est ainsi que les artisans de The Hangover Part II se sont demandé: où ces gars-là ne devraient surtout pas aller? Bangkok. Mégalopole exotique où ils seraient comme des poissons hors de l'eau. Et la prochaine fois - puisqu'il y a volonté de faire une trilogie? «On pourrait demander aux villes de soumettre leur candidature, pouffe Todd Phillips, comme pour les Jeux olympiques.» Et le gagnant est...

The Hangover Part II (Lendemain de veille 2) prend l'affiche le 26 mai

Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.