Quelques surprises attendaient les spectateurs québécois à la toute première projection des Bien-aimés, le nouveau film «en chanté» de Christophe Honoré (Les chansons d’amour), présenté ce soir lors de la soirée de clôture du 64e Festival de Cannes.

D’abord, une bonne partie du récit retraçant le parcours sentimental d’une mère et de sa fille, racontée sur une période de 45 ans, se déroule à Montréal. Vera (Chiara Mastroianni), la fille de Madeleine (Ludivine Sagnier et Catherine Deneuve se partagent le rôle), se retrouve en effet «piégée» dans la métropole québécoise alors qu’en ce 11 septembre 2001, l’avion se dirigeant vers New York dans lequel elle a pris place doit être détourné.

Ainsi, plusieurs scènes des Bien-aimés ont été tournées dans le quartier centre-sud de la ville, apparemment dans la plus grande discrétion sur le plan médiatique. Des trois vedettes féminines du film, seule Chiara Mastroianni est venue à Montréal l’automne dernier.

Forcément, des acteurs «locaux» ont été sollicités (pour faire essentiellement de la figuration), mais Les bien-aimés marque aussi le premier «vrai» rôle à l’écran d’un jeune comédien québécois. Déjà aperçu dans Homme au bain, le film précédent de Christophe Honoré (à l’affiche au Cinéma du Parc de Montréal à compter du 27 mai), Dustin Segera Suarez étudie le cinéma à l’Université de Montréal.

«J’admire les films de Christophe Honoré, a-t-il révélé hier à quelques journalistes québécois au terme de la conférence de presse de l’équipe du film. Quand je suis allé à Paris, j’ai demandé s’il était possible de le rencontrer, simplement pour discuter de son cinéma. De là, tout s’est enchaîné. Homme au bain d’abord; puis Les bien-aimés. J’ai adoré l’expérience.»

Dans Les bien-aimés, un film pour lequel Honoré a pratiquement repris la même équipe que pour Les chansons d’amour (Alex Beaupain signe toujours les chansons), Dustin Segera Suarez incarne l’amant de Henderson (Paul Schneider), un Américain à la sexualité confuse, de qui s’est quand même entichée Vera.

S’adonnant aussi à la danse contemporaine (en compagnie de Dave Saint-Pierre notamment), l’acteur québécois, âgé de 28 ans, vit sur la Croisette sa toute première expérience du genre.

«J’ai l’impression de me retrouver dans un espace un peu irréel, dit-il. Rencontrer Catherine Deneuve et Ludivine Sagnier, avec qui je n’ai pas eu de scènes à tourner, dans un contexte comme celui-là, c’est assez spécial. Je me sens un peu comme un enfant dans un magasin de jouets!»