Fenêtre sur un cinéma méconnu actuellement en plein boom, Festivalissimo propose jusqu’au 5 juin une brochette de films latino-américains originaux et porteurs. Au total : près d’une trentaine de films, venus d’Argentine, du Mexique, de Colombie, du Chili (surtout) mais aussi du Brésil, du Paraguay, de l’Uruguay ou du Honduras, sans oublier l’Espagne, qui occupe un petit créneau. La Presse vous conseille ou déconseille, c’est selon…

La vida de Los peces
Ils se sont aimés. Ont failli vivre ensemble. Et se revoient pour la première fois depuis 10 ans, pendant une fête chez des amis communs. Qu’ont-ils à se dire ? Ont-ils des regrets ? Qu’effaceraient-ils pour tout reprendre ? Dans ce tango en huis-clos, Betariz et Andrès renouent où ils ont laissé, et mesurent le chemin parcouru… Essentiellement axé sur les dialogues, La vida de los peces (La vie des poissons) était candidat chilien aux derniers Oscars et a remporté le prix Goya du meilleur film latino en 2011. Les organisateurs de Festivalissimo ont tellement aimé qu’ils consacrent aussi une rétrospective à son jeune réalisateur Matias Bize.
27 mai, 19 h 45
3 juin, 21 h


La mirada invisible
Argentine, début des années 80. La dictature tire à sa fin et Marita est surveillante dans un collège privé austère et étouffant. Aussi rigide que « pognée », la jeune femme entend bien faire respecter les règlements à la lettre. Mais son zèle extrême se confond bientôt à des sentiments plus confus envers l’un des élèves… Film sombre et oppressant, La mirada invisible dresse un tableau sans compromis d’une période brutale de l’histoire récente argentine. Peu aimable à première vue et pourtant, on se laisse prendre jusqu’à la fin… qui n’est rien de moins que sordide.
25 mai, 19 h 30
29 mai, 21 h

 
Pequeñas voces
En Colombie, on dit qu’un million d’enfants ont été victimes de la guerre civile. L’étonnant film d’animation Pequeñas voces raconte le destin de quatre d’entre eux, qui voient leur vie basculer le jour où des hommes armés font irruption dans leur village. Évidemment, cette touchante histoire de violence et de déracinement n’a rien d’une balade au Toys’R’Us… Elle est d’autant plus émouvante qu’elle s’inspire de faits vécus et que les dessins du film ont été faits par des enfants de 8 à 13 ans témoignant de leur traumatisme. Une docufiction animée de grande qualité, à ranger pas trop loin de Persepolis et Valse avec Bachir.
21 mai, 19 h 30
28 mai, 21 h
3 juin, 19 h 15


Chicogrande
Un western fajitas ? À première vue, la proposition semblait alléchante. Nous sommes en 1916 et les États-Unis lancent une expédition punitive contre Pancho Villa, qui vient d’attaquer le sud de la Californie... Prémisse historiquement valable. Sauf que l’histoire prend un temps fou à lever et que les personnages ont tous l’air de caricatures. N’est pas Leone qui veut.
26 mai, 17 h 40
29 mai, 15 h

Post Mortem
Pendant 45 minutes, il ne se passe pas grand chose. Fonctionnaire à la morgue de Santiago, Mario tape des rapports d’autopsie. Le soir, il fait tristement la cour à sa voisine, une danseuse de cabaret. Puis tout bascule avec le coup d’état de Pinochet, en 1973. Réquisitionné par l’armée, Mario se retrouve soudain devant le cadavre de Salvador Allende… Aussi taciturne et décalé que son personnage principal, Post-Mortem ressuscite une période sanglante de l’histoire chilienne. Le ton minimaliste, presque détaché, ajoute à cette interprétation particulièrement originale des événements.
22 mai, 21 h
28 mai, 19 h


À noter que tous les films seront présentés à l’ONF
Pour plus d’infos : www.festivalissimo.ca