Marc-André Grondin retrouvera bientôt Gérard Depardieu dans un film d'époque ambitieux. L'acteur québécois se glissera dans la peau de «L'homme qui rit», personnage-titre d'une nouvelle adaptation cinématographique du roman philosophique de Victor Hugo, que réalisera Jean-Pierre Améris (C'est la vie).

Produit par EuropaCorp (la société de Luc Besson) et Incognita Films, le drame mettra aussi en vedette Emmanuelle Seigner.

Joint le week-end dernier, Marc-André Grondin ne cachait pas sa joie.

«Il y a quelques mois, Jean-Pierre Améris a demandé à me rencontrer, a expliqué à La Presse l'acteur qui fut révélé au cinéma grâce à C.R.A.Z.Y. Il s'agit d'une production dans laquelle seront investis des moyens importants, et où j'aurai l'occasion de jouer un vrai rôle de composition. J'adore ce genre de projet, car le personnage n'a strictement rien en commun avec moi. Je suis extrêmement heureux d'avoir été choisi!»

Dans L'homme qui rit, Grondin jouera le rôle de Gwynplaine, jeune homme qui, enfant, fut vendu à des trafiquants qui l'ont défiguré au point où il a désormais une grimace accrochée au visage de façon permanente. Depardieu incarnera un forain qui recueille celui qu'on surnomme désormais «L'homme qui rit», de même que Dea, jeune femme aveugle que Gwynplaine avait sauvée du froid alors qu'elle n'était qu'un bébé. L'intrigue est campée en Angleterre, à la fin du XVIIe siècle.

Une adaptation libre

«Ce sera mon premier film d'époque, mais il ne faudra pas s'attendre à un drame historique classique, prévient l'acteur. Au contraire. L'adaptation est très libre. Jean-Pierre a l'intention de créer un univers plus singulier à partir de l'histoire inventée par Victor Hugo. Ça risque d'être un peu fou, un peu fantastique. Un peu comme le Docteur Parnassus de Terry Gilliam.»

La perspective de retrouver Gérard Depardieu, qui avait déjà interprété son père dans Bouquet final (Michel Delgado), enthousiasme aussi l'acteur.

«Ce sera cool, car nous aurons l'occasion de passer plus de 10 jours ensemble!» fait-il remarquer.

En principe, le tournage de L'homme qui rit devrait avoir lieu à l'automne en Europe centrale. Il faudra toutefois attendre que celui d'Astérix et Obélix: God Save Britannia, dans lequel joue aussi Depardieu, soit terminé. Ce tournage, suspendu à cause de l'état de santé du réalisateur Laurent Tirard, risque en effet de prendre un peu de retard.

Par ailleurs, le plus récent film de Jean-Pierre Améris, Les émotifs anonymes (dont les têtes d'affiche sont Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde), prend l'affiche au Québec le 24 juin.

Lauréat du César du meilleur espoir grâce à sa performance dans Le premier jour du reste de ta vie (Rémi Bezançon), Marc-André Grondin poursuit une carrière féconde dans l'Hexagone. Il s'envolera bientôt pour Paris afin d'assurer la promotion de Mike, film de Lars Blumers dans lequel il incarne un mordu de voitures qui «emprunte» des automobiles à leur propriétaire avant de les remettre à leur place, en toute innocence.

«Et j'aime vraiment beaucoup ce film! J'en suis très fier», lance-t-il.

Marc-André Grondin sera aussi à l'affiche, le 16 septembre, du film québécois Le bonheur des autres, de Jean-Philippe Pearson, dans lequel il donne la réplique à Michel Barrette, Louise Portal et Julie LeBreton. La comédie «de hockey» Goon (Michael Dowse), dont il est l'une des vedettes, sortira aussi cet automne.