L’écologie et la défense de l’environnement figurent parmi les thèmes forts du 9e festival du film documentaire Silverdocs du 20 au 26 juin à Silver Spring près de Washington, une des rares vitrines exclusivement réservée au documentaire aux Etats-Unis.


Pas moins de 108 films de 52 pays ont été sélectionnés cette année parmi les 2011 films candidats au festival: «cette année nous avons reçu encore davantage de candidats de bonne qualité, ce qui a rendu la sélection difficile. Notre offre représente ce qu’il y a de mieux actuellement en matière de documentaires,» a affirmé Sky Sitney directrice du festival.


Parmi les cinéastes de renom, Marshall Curry, réalisateur sélectionné en 2005 aux Oscars pour Street Fight sur une campagne municipale corrompue, explore, avec If a Tree fall, les actes provocateurs d’écologistes radicaux aux prises avec le FBI.


Au rang des longs métrages «verts», Revenge of the Electric Car célèbre le retour triomphant de la voiture électrique, le réalisateur Chris Paine visitant les grands constructeurs tels que Nissan ou GM mais aussi les start-up de la Silicon Valley tandis que le film canadien Wiebo’s war fait le portrait d’un militant d’Alberta parti en guerre contre les pétroliers.


Plusieurs productions témoignent de la violence urbaine comme le film du réalisateur sans concession Steve James (Hoop Dreams) qui avec The Interrupters suit des gangsters repentis qui tentent de changer les choses dans les quartiers de Chicago.


Alex Gibney, réalisateur d’un documentaire sur l’affaire Enron (2006), examine cette année la cruauté des fans sportifs en revisitant avec Catching Hell l’incident d’un spectateur de Chicago qui commit l’erreur de toucher une balle de baseball lors d’un match crucial et devint l’homme le plus haï de la ville.


Whitney Dow, qui s’était intéressé dans Two towns of Jasper à l’horrible meurtre d’un jeune noir mutilé et traîné derrière un véhicule par deux blancs au Texas en 1998, se concentre cette fois-ci sur Haïti. Avec When the drum is beating, il suit l’incroyable popularité du groupe de musiciens Septentrional.


Le britannique James Marsh, qui avait eu un Oscar en 2008 pour Man on Wire sur les exploits interdits du funambule français Philippe Petit à Manhattan, retrace avec Project Nim la vie d’un chimpanzé élevé comme un humain pour les bienfaits de la science qui l’abandonnera ensuite à son sort.


Parmi les projections en avant-première, Age of champions de Christopher Rufo promet une cure de jouvence avec une équipe de grand-mères basketeuses, un tennisman centenaire et des nageurs octogénaires et compétitifs.


A moins qu’on ne préfère se plonger dans l’atmosphère géorgienne sans pareille de Bakhmaro, sur un restaurant en zone rurale où ne vient jamais personne.


Le festival projette intégralement les six heures du courageux film chinois de 2010, Karamay. Le réalisateur Xu Xin y relate comment, au cours d’un incendie qui fit 300 victimes lors d’un spectacle en 1984, on exigea des enfants qu’ils restent assis pour que les officiels puissent se sauver d’abord.


«Aller voir des documentaires, ça n’est plus démodé. Avant, on associait cela à manger des épinards. Du genre: c’est pas drôle, mais c’est bon pour vous. Mais, désormais je pense que Silverdocs a changé cela», affirme la directrice du festival.