La navette Atlantis effectue son dernier vol aujourd'hui, mais le véhicule a laissé sa trace dans les arts populaires, notamment au cinéma.

En 1982, les membres du groupe canadien Rush ont assisté au lancement de la première navette spatiale. Ils voulaient lui dédier leur chanson Countdown. La navette spatiale est aussi apparue au cinéma dans les films Moonraker, Space Camp, Armageddon et Space Cowboys.

La retraite de la navette laissera-t-elle un trou dans la culture populaire? « La navette n'a pas eu autant d'impact sur la musique et le cinéma que le programme Apollo, qui faisait rêver «, explique Jennifer Ross-Nazzal, une historienne de la NASA qui a publié une étude sur le sujet. « On n'a pas d'équivalent de Space Oddity de David Bowie. Mais je crois qu'elle deviendra un jour plus populaire auprès des créateurs, quand ils auront eu le temps de s'en ennuyer. «

L'avantage principal de la navette, pour un cinéaste, reposait sur son habitabilité. « Dans une capsule comme Apollo ou Soyouz, on est attaché à son siège, on ne peut presque pas bouger, dit Mme Ross-Nazzal, jointe à Houston. Les possibilités de scénarisation sont limitées. Dans une navette, on a un volume similaire à un vaisseau spatial intergalactique. On a des pièces presque normales, des endroits où se cacher. Armageddon, par exemple, aurait été moins captivant avec une capsule Soyouz. La navette pouvait décoller avec un mouvement horizontal et vertical, alors qu'une capsule va seulement vers le haut. C'est aussi plus intéressant pour les prises de vue des scènes d'action. «

La navette favorisait aussi la mise en contexte des spectateurs, selon l'historienne. « Seulement 400 personnes ont voyagé dans l'espace et savent concrètement ce qu'est une capsule. Mais presque tout le monde a volé dans un avion. C'est plus facile de comprendre ce qu'on ressent dans une navette quand on la rapproche de l'expérience d'un avion. «

Le cinéma a évidemment exagéré les capacités de la navette. Moonraker (1979), de la série James Bond, a misé sur l'apport de l'armée de l'air américaine dans le développement de la navette. Mais au lieu de simplement déployer des satellites-espions, les navettes de Moonraker s'affrontaient dans un combat au laser dans l'espace.

Le film Space Cowboys, où des astronautes du programme Gemini reprennent du service sur la navette, et font un atterrissage sans respecter les consignes, est « complètement irréaliste «, a confié à La Presse l'astronaute canadien Chris Hadfield : la navette est extrêmement difficile à piloter et ne réagit pas du tout comme un avion.

Et la télévision? Une série télévisée, The Cape, a été basée sur l'entraînement des astronautes de la navette, au milieu des années 90, mais elle n'a duré qu'une saison, selon Mme Ross-Nazzal. Et des astronautes sont apparus à quelques reprises dans le sitcom Home Improvement pour parler des expériences qu'ils avaient réalisées à bord de la navette.