Après avoir enchaîné plusieurs rôles dramatiques, Colin Farrell s'est offert une partie de plaisir en se glissant dans la peau (pâle) d'un vampire à la faveur d'une nouvelle adaptation de Fright Night.

En 1985, un petit film de série B concocté avec des bouts de ficelles a obtenu un succès inattendu. À une époque où les histoires de vampires avaient aussi la cote, Fright Night a su conquérir les amateurs de l'époque en proposant un heureux mélange d'horreur et d'humour. Le film de Tom Holland a d'ailleurs marqué les esprits au point de flotter dans l'imaginaire des adeptes du genre pendant toutes ces années. Sans vouloir proposer une copie conforme de l'original, les artisans de la nouvelle mouture ont, bien entendu, voulu en respecter l'esprit, tout en utilisant les technologies de pointe sur le plan des effets visuels. Le Fright Night nouvelle version pourra en outre être vu en 3D.

Quand on lui a offert de reprendre un personnage de vampire campé jadis par Chris Sarandon, Colin Farrell a beaucoup hésité.

«En tant qu'amateur du film original, l'idée de refaire Fright Night me semblait un peu étrange, révélait récemment l'acteur au cours d'une rencontre de presse tenue à Los Angeles. Mais quand j'ai su que Craig Gillespie allait en assurer la réalisation, mes craintes se sont estompées. J'avais adoré Lars and the Real Girl.»

La perspective de tourner un film tout en clins d'oeil souriait aussi grandement à l'acteur. Farrell n'avait pratiquement pas été vu dans un film hollywoodien depuis Pride&Glory. «Ça m'a fait du bien de jouer une autre tonalité après avoir enchaîné des rôles dramatiques au cours des dernières années, souligne celui qui y est aussi allé d'une participation dans la comédie Horrible Bosses. Je me suis vraiment beaucoup amusé. Cela dit, je n'ai quand même pas le sentiment d'effectuer un «retour». Je vais là où le travail m'appelle. Si je trouve de beaux rôles dans de bons films en Europe, tant mieux.»

Habitant toujours en Irlande, Colin Farrell, maintenant âgé de 35 ans, estime que la maturité change forcément sa vision du métier.

«Il ne s'agit plus d'une question de vie et de mort pour moi, dit-il. À mes yeux, il est important d'avoir aussi une vie à l'extérieur du cinéma. J'adore tourner chez moi!»

Vampire, vous avez dit vampire?

Fright Night relate les aventures de Charley Brewster (Anton Yelchin), un adolescent dont les soupçons à propos des activités étranges du nouveau voisin Jerry (Colin Farrell) ne trouvent aucun écho auprès de ses proches. Comment contrer ce dangereux vampire quand tout le monde - à commencer par sa propre mère (Toni Collette) - semble tomber sous le charme de cet homme au teint pâle?

Une chose est certaine, les artisans n'ont rien voulu céder à la mode ambiante et se sont concentrés sur les frissons et l'humour. Pas de romantisme à la Twilight, ni d'érotisme à la True Blood. «Il nous importait de retourner aux origines, précise en outre la scénariste Marti Noxon. Même si j'apprécie l'aspect romantique de Twilight, je n'aime pas le message politique qu'il sous-tend sur le plan de la sexualité. Les personnages féminins étaient plus forts dans les films d'horreur de l'époque il me semble. Jobeth Williams dans Poltergeist, c'était quelque chose!

«Et puis, ajoute celle qui fut aussi liée à la série télé Buffy and the Vampire Slayer, Colin amène déjà avec lui tout son sex-appeal. Pas besoin d'en rajouter. Il nous a ramené Elvis sur le plateau!»

L'aval du vétéran Sarandon

Le temps d'une scène, l'interprète précédent de Jerry apparaît dans cette nouvelle mouture. Chris Sarandon ne tarit d'ailleurs pas d'éloges sur son successeur.

«J'ai trouvé ce choix brillant, confie-t-il. Colin possède cette qualité non identifiable qui fait en sorte qu'il crève l'écran. Il est intelligent, drôle, et, surtout, dangereux. Appelons cela le charme irlandais!»

Le vétéran, qui a surtout travaillé sur scène à New York au cours des dernières années, a été le premier surpris quand ce projet de nouvelle adaptation a été mis sur pied.

«J'étais franchement sceptique au départ. Mais le scénario m'a enthousiasmé. Ils ont trouvé le moyen de moderniser l'histoire, de s'éloigner du film original tout en gardant le même ton. Même si le personnage de Jerry est aujourd'hui très différent, ils ont parfaitement su capter son esprit.

«Vous savez, poursuit-il, personne n'aurait pu prévoir l'impact qu'a eu ce film dans les années 80. Les gens m'en parlent encore. Fright Night n'était pourtant qu'un petit thriller de série B tourné pour trois fois rien, avec des acteurs inconnus pour la plupart. Je ne pensais jamais que ce film marquerait ma carrière. Je ne l'avais jamais vu comme ça en tout cas! Qui eut cru que les gens s'en souviendraient encore 25 ans plus tard?»

Fright Night (Vampire, vous avez dit vampire?) prend l'affiche le 19 août.

Les frais de voyage ont été payés par Disney Pictures.