Sur le plateau de tournage du film Rebelle, deux ou trois maquilleurs s'activent à patiner les vêtements de quelques figurants. Des vêtements déjà usés qu'il faut user davantage. Intense, l'activité est entrecoupée de moments de rigolade.

Dans la scène qu'on s'apprêtait à tourner, le policier Gentil reconduisait Komona à la maison du Boucher à bord d'un corbillard. Cinq urnes funéraires en forme de récipients stylisés sont plantées sur le toit du véhicule. Les membres québécois de l'équipe les appelaient des Coupes Stanley. En s'approchant avec le matériel de tournage, il sifflotait l'air de La Soirée du hockey.

«Sur le plan des costumes, notre travail est énorme, constate Éric Poirier, chargé de ce département. On doit les user, leur donner une vie, créer un effet naturel.»

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M. Poirier dit que pour habiller les figurants, l'équipe de production est allée magasiner dans les étals du quartier. Ils ont acheté plusieurs vêtements usagés, mais encore trop neufs pour leurs besoins. «Ici, au Congo, les vêtements perdent leurs couleurs en raison des forts rayons du soleil, dit-il. Nous les avons donc trempés dans de l'eau de Javel pour décolorer les fibres.»

Pendant qu'il nous parle, ses assistants passent une espèce de savon noir sur pantalons, chandails et chemises, laissant ici et là des traces de saleté. «Ce sont des pigments de couleur compressés avec du gras», dit Poirier en nous montrant l'objet.