La Mostra de Venise a éclaté de rire hier avec la dernière comédie grinçante de Roman Polanski, Carnage, et découvert une Madonna romantique, venue présenter son film inspiré de l’histoire d’Édouard VIII et de sa bien-aimée Wallis Simpson.

Le réalisateur franco-polonais, récompensé à plusieurs reprises pour The Ghost Writer, était toutefois absent de Venise en raison de ses démêlés avec la justice américaine.

C’est tout de même Madonna qui a créé l’événement en venant présenter, hors compétition, W.E., «son» interprétation de l’histoire d’amour entre Édouard VIII et Wallis Simpson qui mêle passé et présent. Elle l’a défendu avec âpreté devant la presse, n’hésitant pas à reprendre les journalistes pour leurs «questions incompréhensibles».

Carnage
, une violente dispute entre deux couples de parents qui cherchent à régler un différend entre leurs enfants, surprend par son intensité. Pendant une séquence unique de 90 minutes tournée dans un appartement, les acteurs n’ont aucun répit.

Art et vomissements
Adapté d’une pièce de Yasmina Reza, Le Dieu du carnage, présenté l’an dernier au TNM, a aussi séduit le grand public à Paris et à Londres.

Coécrit avec l’écrivain, le film a été tourné dans des studios près de Paris. Yasmina Reza a expliqué hier devant la presse qu’elle s’était «efforcée de répondre à l’univers de Roman Polanski, qui a souhaité finir sur une note d’espoir pour les nouvelles générations, contrairement à la pièce qui s’achève en pleine désolation».

Mariage, famille, engagement, morale, petites bassesses de la vie de couple : les dialogues ciselés fusent et nourrissent une joute oratoire pleine de rebondissements, avec plusieurs moments d’apothéose, dont une crise de vomissements.

Pour cette scène, Kate Winslet a expliqué qu’elle était enceinte au moment du tournage, ce qui l’a «aidée à vomir». «Les techniciens m’ont beaucoup aidée aussi. Tout a été dûment préparé pour cette journée de vomissement!», y compris «des restes de la cantine, des bananes et des fruits écrasés, et une pâte ressemblant à des muqueuses».

Beaucoup plus romantique, Madonna propose, avec W.E. (avec Andrea Riseborough, Abbie Cornish, James D’Arcy, Oscar Isaac), l’histoire d’une jeune femme, mariée, mais malheureuse en amour, Wally, qui se réfugie dans la romance de Wallis Simpson et d’Édouard VIII. Ce dernier préféra abdiquer plutôt que de renoncer à sa bien-aimée, divorcée deux fois.

La reine de la pop, en sobre robe noire et blanche à manches courtes, a expliqué avoir «fait des recherches pendant trois ans» pour son film, «qui montre un monde de luxe, de beauté et de décadence, très actuel, mais où le glamour ne garantit pas le bonheur».

Elle a dit avoir été elle-même « enthousiasmée par l’histoire de Wallis Simpson», à laquelle elle s’identifie parfois: «Quand on devient une icône, on est souvent réduit à un son ou à une seule qualité».

Aujourd’hui, la Mostra découvrira A Dangerous Method, du cinéaste canadien David Cronenberg, sur les relations troubles entre les psychanalystes Carl Jung, Sigmund Freud et une de leurs patientes.

>>>> Regardez notre vidéo sur la conférence de presse de Madonna à la Mostra de Venise sur cyberpresse.ca/mostra2