Avec 125 films de 35 pays, le 7e Festival du film black continue de creuser sa place dans le paysage culturel montréalais. L'événement, qui se poursuit jusqu'au 2 octobre, insistera particulièrement sur le thème de l'esclavage, que ce soit par l'humour (Case départ) le drame (I am Slave, film de clôture) ou le documentaire (Stolen). Une foule d'autres sujets seront abordés. La Presse a fait ses choix.

Mama Africa

Entre 1960 et 1990, la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba a vécu en exil à cause de ses positions anti-apartheid. Sa carrière internationale n'en fut que plus grande, comme en témoigne ce documentaire instructif qui fait le tour du personnage, de sa musique et de ses combats politiques. La forme est classique, mais le résultat efficace. Une occasion de revoir «Mama Africa» chanter son mégatube Pata Pata et de réentendre son fameux discours à l'ONU.

ONF 25 septembre 18h - Parc 1er octobre 19h

Hommage à Souleymane Cissé

De la grande visite. Premier réalisateur africain à être primé au Festival de Cannes (Prix du jury en 1987 pour son film Yeelen) le Malien Souleymane Cissé recevra à Montréal un prix hommage des mains de Dany Laferrière (27 septembre à l' Hôtel des Gouverneurs). Le festival en profitera bien sûr pour présenter Yeelen, le 26 septembre au cinéma du Parc, mais on s'étonne qu'il n'en ait pas profité pour proposer une rétrospective plus complète de l'oeuvre de Cissé.

Real Voodoo

L'évangéliste américain Pat Robertson l'a dit haut et fort: le tremblement de terre en Haïti était le fruit d'un pacte vaudou avec le diable. Il n'est pas le seul à penser ainsi: encore aujourd'hui, les missionnaires chrétiens vont en Haïti par pochetées, dans l'espoir de ramener le peuple haïtien sur le chemin de Jésus. Ce documentaire canadien dénonce ce colonialisme spirituel tout en expliquant ce qu'est vraiment le vaudou, univers mal connu et par là même, mal compris.

ONF, 27 septembre.

Stolen

Ils étaient partis pour filmer les retrouvailles entre une fille et sa mère. Ils sont tombés sur une bombe, en apprenant que l'esclavage avait encore cours au Polisario (Sahara occidental au sud du Maroc). Cette découverte plongera les cinéastes australiens Daniel Falishaw et Violeta Ayala dans une tourmente diplomatique digne d'un film d'espionnage.

ONF, 25 septembre

I am Slave

Enlevée par les Arabes à 12 ans, Mende a vécu comme esclave pendant près de six ans, d'abord à Khartoum au Soudan, puis à Londres dans une famille riche. Ce film raconte son histoire, qui est aussi celle de milliers de femmes noires dans le monde. Malgré ses faiblesses et quelques ficelles un peu trop grosses, I am Slave a le mérite de nous conscientiser sur un phénomène réel, moins loin de nous qu'on voudrait bien le croire.

Film de clôture, Impérial, 2 octobre.