Quelques semaines avant la remise de son rapport sur la coproduction en matière de cinéma et d'oeuvres audiovisuelles à la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, le président de la SODEC, François Macerola, estime toujours que l'avenir passe par un maillage plus serré avec les autres provinces.

«Mon rapport devrait être remis en décembre ou en janvier. Essentiellement, mes recommandations seront de se tourner davantage vers les provinces canadiennes, de rechercher de nouvelles sources de revenus pour les gros projets et de passer moins de temps à boucler des ententes de coopération où le Québec est minoritaire», nous a-t-il dit au cours d'une entrevue.

Pour M. Macerola, les ententes interprovinciales de coproduction permettent d'aller chercher plus de crédits d'impôt. «De plus en plus de provinces ont des formules de crédits d'impôt ou des fonds dédiés aux productions. Avec ces provinces, j'aimerais qu'on en arrive à créer un programme organisé autour d'un fonds spécifique pour les coproductions. Je crois que cela répondrait aux besoins de bien des producteurs québécois.»

M. Macerola estime qu'il existe un nombre croissant d'ententes dans ce créneau. Il cite en exemple le projet de remake anglais du film La grande séduction entre Max Films et un producteur de Terre-Neuve.

En avril 2010, la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, confiait à M. Macerola le mandat d'évaluer le concept de coproduction internationale. Quelques mois plus tard, en octobre 2010, ce dernier exprimait à La Presse son désir de voir davantage de coproductions entre les provinces.

Un an plus tard, il conserve la même ligne de pensée. Par contre, il se demande à voix haute si le Québec doit continuer à mettre beaucoup d'énergie dans des projets de coproductions internationales où il est un partenaire minoritaire.

«Actuellement, on évalue les projets comme si nous étions majoritaires. Doit-on y consacrer autant de temps?», se questionne-t-il.

M. Macerola semble vouloir privilégier des projets plus porteurs, où la part du Québec est majoritaire ou, à tout le moins, substantielle.

«Il faut voir comment utiliser les grands fonds disponibles, dit-il. Par exemple, on vient de créer le Fonds Capital Culture Québec, doté d'une enveloppe de 100 millions de dollars (dont 60 millions proviennent de la SODEC). Il faut voir ce que les producteurs de gros projets de films pourront aller chercher dans ce fonds.»