En planchant sur l’histoire d’amour entre deux jeunes du camp opposé pendant la guerre en Bosnie qu’elle a imaginée, Angelina Jolie s’est inspirée de tout ce qu’elle avait appris lors de ses voyages en zone de guerre.

Mais elle a également puisé dans sa propre vie en imaginant comment elle et son amoureux, Brad Pitt, réagiraient dans une telle situation.

In the Land of Blood and Honey, le premier film scénarisé et réalisé par Angelina Jolie, raconte les premiers balbutiements d’une romance entre une Bosniaque de Bosnie et un Bosniaque serbe, un amour qui se heurte aux terribles réalités de la guerre.

«La relation la plus proche que j’ai, dans ma vie, c’est avec Brad», a exposé l’actrice lors d’une entrevue organisée dans le cadre de la promotion de son premier long métrage.

Le film sera distribué dans certains marchés à compter de vendredi, et devrait prendre l’affiche à plus grande échelle, notamment au Québec, en janvier.

«C’est une relation entre un homme et une femme. Alors je devais me placer dans une position à partir de laquelle je pourrais écrire en me disant comment cela se passerait. Est-ce que je pourrais le trahir? Est-ce que cela pourrait se produire? Est-ce qu’il pourrait me trahir?»

Le résultat est à des années-lumière des projets que certaines grandes vedettes réalisent lorsqu’ils passent de l’autre côté de la caméra pour flatter leur amour-propre.

Angelina Jolie ne recule devant rien pour illustrer la violence extrême de cette guerre qui a éclaté à la suite de la désintégration de la Yougoslavie dans les années 1990, lorsque les tensions entre les groupes ethniques ont ressurgi après des années de régime communiste.

L’actrice de 36 ans a visité la Bosnie à titre d’ambassadrice de bonne volonté pour les Nations unies. Elle a ressenti un besoin viscéral de trouver une façon de sensibiliser la population à ce conflit, qui a pu être mal compris ou, pire encore, ignoré.

Lorsque la guerre a éclaté, Angelina Jolie était une adolescente qui avait beaucoup d’autres champs d’intérêts que ce conflit qui sévissait dans un pays lointain.

«J’agissais comme une fille de 17 ans. Je ne savais que peu de choses à ce sujet, dit Angelina Jolie. Je sentais simplement que c’était très loin, et avant que les États-Unis ne s’impliquent, l’histoire ne défrayait pas la chronique au pays.»

Au fil des ans, Angelina Jolie avait développé un intérêt marqué pour les fêtes à Hollywood, les scandales et les aventures passionnelles avec les acteurs Jonny Lee Miller et Billy Bob Thornton.

Arriva ensuite la comédie Mr. and Mrs. Smith, grâce à laquelle elle a fait la rencontre de Brad Pitt. À cette époque, elle avait déjà commencé à consacrer du temps au travail humanitaire.

Mais à partir de ce moment, son image s’est transformée. Dans l’imaginaire collectif, Angelina Jolie est passée de rebelle à sainte.

Le fait d’avoir visité des zones de guerre ont changé sa façon de voir les choses, mais grâce à ses enfants qu’elle a été en mesure d’évoluer de cette façon.

«C’est cela qui m’a changée complètement. Je savais qu’en devenant parent, il n’était plus possible d’agir de façon autodestructrice et égoïste. On vit pour quelqu’un d’autre, et c’est fini. Tout est fini», conclut-elle en riant.

Le long métrage In the Land of Blood and Honey doit sortir le 27 janvier au Québec.