«Si je n'ai pas d'histoire à raconter, je deviens fou», a assuré lundi à Paris le cinéaste américain Steven Spielberg, devant un parterre recueilli à la Cinémathèque française.

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«Je me sens misérable quand je ne fais rien et ma famille me supplie: "Tu n'as rien sur le feu?", parce que je suis là à embêter tout le monde», a-t-il affirmé au cours d'une «Master Class», entre deux projections de son dernier film, War Horse.

Accueilli par une foule enthousiaste dans le grand amphithéâtre de la cinémathèque, le père d'E.T., d'Indiana Jones et, plus récemment, d'une version grand écran de Tintin, a répondu en français aux longs applaudissements, la main sur le coeur: «Je t'aime!».

«Si vous êtes quelqu'un qui aime raconter des histoires, il est impossible de vous arrêter d'en raconter», a-t-il jugé. «Moi je suis un conteur d'histoires».

Interrogé sur scène par les deux patrons de la Cinémathèque, le directeur général Serge Toubiana et son président le cinéaste Costa-Gavras, Steven Spielberg est revenu sur les raisons qui l'ont amené au cinéma.

«J'ai commencé à faire des films quand j'étais gosse parce que je ne voyais pas ce qu'il pouvait y avoir de plus drôle à faire: à 13 ans, rien ne m'intéressait plus que de réaliser des petites histoires de trois ou quatre minutes avec une caméra».

«Et quand je fais un film aujourd'hui, à 65 ans, j'éprouve exactement la même sensation, la même énergie et la même excitation qu'à mes 12, 13 ans. Ca ne m'a jamais quitté».

Révélé aux cinéphiles avec Duel (1971), puis au grand public par Jaws (1975), Steven Spielberg a réalisé plus de trente longs-métrages et autant de grands succès rien que pour le cinéma, de très nombreux films et séries pour la télévision, dont plusieurs épisodes de Columbo, et produit également des dizaines d'oeuvres pour le grand et le petit écrans dont la série Band of Brothers en 2001.

«Si j'ai un secret que personne ne connaît, dites-le moi parce que je n'en ai aucun idée», a-t-il répondu à Costa-Gavras qui lui posait la question.