Le distributeur Alliance Vivafilm présentera huit films québécois aux tons et aux atmosphères diversifiés au cours de l'année 2012 comme on a pu le constater aujourd'hui à Ciné-Québec, une grande rencontre annuelle où les artisans du cinéma présentent leurs nouveaux projets aux propriétaires des entreprises connexes telles les exploitants de salles, télédiffuseurs, organismes subventionnaires et autres.

Une comédie dramatique sur le hockey (Goon), une autre sur le monde du pouvoir et de la cupidité (L'empire Bossé), un documentaire sur les jeunes et les voitures (Dérapages), un thriller policier (Omertà), le troisième film de Xavier Dolan (Laurence Anyways), un autre conte scénarisé par Fred Pellerin (Ésimésac), l'adaptation d'un fait réel québécois (L'affaire Dumont) et un film nous précipitant dans un Montréal futuriste à en perdre le nord (Mars et Avril), le menu s'annonce varié.

«Bien sûr, il faut de la variété. Mais il faut aussi essayer. Le succès arrive en essayant, dit le président d'Alliance, Patrick Roy. Prenez L'affaire Dumont qui est un drame judiciaire. On ne voit pas cela souvent.»

Podz, qui réalise ce long métrage produit chez Go Films, et qui s'était entretenu avec La Presse quelques minutes auparavant, avait une réflexion de la même étoffe. «On a intérêt à faire des films sur notre culture, sur ce qui s'est passé chez nous. Mais on dirait qu'avec toutes les lois, les craintes de poursuites, on a peur et on préfère aller dans la fiction», disait-il.

Le réalisateur, qui nous a habitué à des oeuvres difficiles (Les 7 jours du talion, 10 ½), en sera à sa première adaptation d'un fait réel au grand écran. Mettant en vedette Marc-André Grondin et Marilyn Castonguay, le film relate l'histoire de Michel Dumont, un homme condamné à la prison pour une histoire de viol. Mais il sera par la suite acquitté et libéré à la suite du combat épique de Solange, sa nouvelle compagne.

Les premières images de Mars et Avril, une science-fiction bourrée d'effets spéciaux, indiquent aussi que le réalisateur Martin Villeneuve s'avance sur un terrain où peu (pas du tout) de cinéastes québécois se sont aventurés dans le passé.

Le récit est celui de Jacob (Jacques Languirand), un musicien qui tire son oeuvre d'instruments épousant le corps des femmes. Sa vie prend un tournant inattendu le jour où il rencontre Avril (Caroline Dhavernas), jeune photographe travaillant avec de vieux appareils.

«Normalement, je n'aime pas les films de science-fiction. Je trouve ça trop froid, nous a dit Caroline Dhavernas. Mais j'ai été séduite par le côté très poétique du film de Martin.»

Le réalisateur et comédien Luc Picard retourne quant à lui pour une troisième fois derrière la caméra pour le tournage de Ésimésac. Après Babine, il renoue avec l'univers onirique de Fred Pellerin. «Le scénario est beaucoup plus dramatique que Babine», avertit toutefois le cinéaste.

Avec ce film, le public aura l'occasion de découvrir Nicola-Frank Vachon dans le rôle-titre. Cet acteur de Québec, qui fait beaucoup de théâtre, défend ici son premier grand rôle au cinéma. «Ésimésac est un être très facile à aimer, dit ce dernier. Il est fascinant. Il a une très grande beauté et une très grande naïveté.»

Petit potin ici, M. Vachon a appris que sa compagne était enceinte le jour où il obtenu le rôle. Et son fils est né quelques heures après qu'il ait terminé son dernier jour de tournage.

Après Camping Sauvage et L'Appât, Guy A. Lepage revient au cinéma avec L'Affaire Bossé. On reste ici dans la comédie comme le suggère l'osmose hallucinante entre les personnages et les décors dans lesquels ils vivent. Mais cette histoire inspirée de plusieurs travers économiques et financiers qui ont marqué le Québec des 40 dernières années est teintée d'un côté plus dramatique, assure le comédien, tout comme le réalisateur Claude Desrosiers.

Le film Goon: dur à cuire, réalisé par Michael Dowse, produit par Caramel Films et qui met en vedette Marc-André Grondin, Jay Baruchel et Sean William Scott partira le bal de cette cuvée le 24 février.