Depuis l’annonce que le film québécois Rebelle de Kim Nguyen sera en compétition officielle au Festival de Berlin, les distributeurs internationaux ont fait la cour au producteur Item 7 dans l’espoir d’en acquérir les droits.

«Il y a eu toute une surenchère, une bonne bataille, entre des joueurs en provenance du Canada et de l’Europe, pour en acquérir les droits de distribution à l’international, a indiqué le producteur Pierre Even au cours d’une rencontre avec LaPresse.ca jeudi après-midi dans le cadre de l’événement Ciné-Québec à Saint-Sauveur. C’est Film Distribution, une boîte de Paris avec laquelle nous avons fait affaire dans le passé, qui s’en occupera.»

Mercredi, LaPresse.ca a pu voir les premières images du film, entièrement tourné en République démocratique du Congo (RDC) l’été dernier. Très fortes, léchées, accompagnées d’une musique congolaise de circonstance, celles-ci laissent présager toute la lourdeur, mais aussi la lueur d’espoir qui se dégagent du scénario.

Le film raconte le parcours de Komona (Rachel Mwanza), une adolescente enlevée par des révolutionnaires qui l’intègrent dans leur commando d’enfants-soldats entraînés à tuer de sang-froid. Enceinte du commandant des rebelles, Komona trouvera néanmoins l’énergie et le courage nécessaires pour fuir et de retourner dans son village natal, tout en racontant son histoire tragique à son enfant à naître.

Une belle surprise

Ciné-Québec est un événement annuel où les producteurs de films québécois montrent des extraits des œuvres à venir au cours des prochains mois à des représentants des industries connexes, notamment les propriétaires de salles de cinéma.

Hors, hier midi alors qu’on présentait des extraits du film, une surprise attendait le réalisateur Kim Nguyen. Grâce à la complicité d’un cinéaste congolais, ses proches ont réussi à obtenir une captation vidéo de Rachel Mwanza lui envoyant le bonjour et lui récitant l’alphabet en français avec quelques petites erreurs qui ont fait sourire.

Il faut savoir que la jeune fille était une enfant de la rue analphabète et que les producteurs du film ont pris en charge. Avant de repartir de la RDC, ils se sont assurés qu’elle ait un toit et accès à l’éducation. «Il n’y avait pas un œil sec dans la salle», assure le réalisateur encore bouleversé d’avoir ainsi revu sa comédienne.

Rebelle constitue l’un des trois films québécois que la maison de distribution Métropole Films proposera au cours de 2012 aux cinéphiles. Les deux autres titres sont Roméo Onze de Ivan Grbovic, et Avant que mon cœur bascule de Sébastien Rose.

Mettant en vedette Ali Ammar, un acteur non professionnel, mais qui s’est beaucoup dévoué dit M. Grbovic, Roméo Onze est un conte urbain bouleversant sur un jeune homme timide qui cherche l’amour au mauvais endroit. Après une belle carrière en festivals, le film prendra l’affiche le 9 mars au Québec.

Prévu plus tard dans l’année, Avant que mon coeur bascule de Sébastien Rose est un «coming of age» singulier mettant en vedette Sophain Lorain, Alexis Martin, Martin Ricard et deux nouveaux venus Étienne Laforge et Clémence Dufresne-Deslières.

L’histoire est celle de Sarah (Dufresne-Deslières), une adolescente dont la vie éclatée bascule le jour où elle provoque la mort d’un homme.

Ces deux films sont produits par Reprise Films, une petite boîte qui creuse son sillon en misant sur de jeunes réalisateurs réfléchis et audacieux.