Plus d'un millier de personnes, dont beaucoup du milieu du spectacle et de la politique, étaient présentes vendredi après-midi au cimetière d'Athènes pour un dernier adieu au grand cinéaste grec Théo Angelopoulos, décédé mardi dans un accident.

Sous un ciel gris semblable à celui qui faisait la toile de fond de nombreux de ses films, les obsèques du cinéaste, aux frais de l'État, ont été retransmises en direct par la télévision publique Net.

Elles se sont déroulées selon le rituel de l'Église orthodoxe et du chef de l'Église grecque, Mgr Iéronymos, en présence du ministre de la Culture, Pavlos Géroulanos. L'archevêque de l'Église d'Albanie, Mgr Anastassios, était également présent.

Le cercueil était couvert d'une couronne de roses de sa femme Fivi, ainsi que des nombreux prix remportés au cours de ses quarante ans de carrière cinématographique.

Lauréat de la Palme d'or du Festival de Cannes pour L'Éternité et un jour, et du Lion d'or, à la Mostra de Venise en 1980 «Alexandre le Grand», Angélopoulos avait fait émerger un «nouveau cinéma grec» dans les années 70, influencé par la nouvelle vague du cinéma français de l'époque.

Créateur d'une quinzaine de longs métrages, dont la plupart s'inscrivent dans l'histoire contemporaine de la Grèce, occupation nazie, guerre civile, dictature des colonels, Angelopoulos a marqué l'histoire du cinéma par ses plans lents et mélancoliques, tournés pour la plupart sur fond de paysages hivernaux, gris et pluvieux.

«Angelopoulos laisse un grand vide alors qu'il était à la recherche d'un avenir pour la Grèce», a déploré le directeur de l'association des réalisateurs, Harris Papadopoulos à l'issue de la cérémonie religieuse.

Hélène Gérassimidou, l'actrice de «L'Éternité et un jour», a salué «le poète du temps et de l'histoire».

Théo Angélopoulos est décédé mardi soir à l'âge de 76 ans, d'une hémorragie interne dans un hôpital près du Pirée (Grèce), où il avait été admis après avoir été renversé par un motard dans une banlieue d'Athènes, alors qu'il était en train de tourner son dernier film L'autre mer.

Ce film, qui devait décrire la Grèce de la crise, devrait être achevé par sa fille Eleni, réalisatrice également, qui filmait la cérémonie.

Sa famille, sa femme et ses trois filles ont demandé au public au lieu de couronnes de fleurs, de faire des dons à une association pour la protection de l'enfance ou à la mairie d'Athènes pour les sans-logis.

À 17h30, il a été enterré sous une salve d'applaudissements, comme c'est la tradition grecque.