Un film épique chinois, Bai lu yuan de Wang Quan'an, présenté mercredi à la Berlinale, a marqué des points dans la course à l'Ours d'or, sa longueur ne l'ayant pas empêché de recevoir un accueil enthousiaste lors de la projection à la presse.

Le cinéaste a par ailleurs déjà remporté l'Ours d'or en 2007 avec Le mariage de Tuya qui racontait l'histoire d'amour hors normes d'une bergère et de ses deux maris, sur fond de lutte contre l'exode rural dans la Chine contemporaine.

Cette fois, Wang Quan'an a trouvé son inspiration dans l'un «des romans les plus controversés de la littérature chinoise contemporaine», selon Dieter Kosslick, le directeur du festival de Berlin.

Le livre de Chen Zhongshi, La Plaine du Cerf blanc raconte les mutations subies par les paysans chinois jusqu'à l'arrivée du communisme.

Durant les trois heures du film, deux clans vivant dans la plaine, au coeur de la province du Shaanxi, s'opposent, sur fond de chute du système féodal.

«Je voulais faire ce film depuis vingt ans», a expliqué le réalisateur, en conférence de presse. À l'origine, le film durait cinq heures, mais le processus de montage ainsi que la censure chinoise l'ont conduit à en réduire la durée, a-t-il expliqué.

Wang a cependant estimé que les réalisateurs chinois avaient aujourd'hui une plus grande liberté pour s'emparer de questions touchant à l'histoire du pays.

«Le film est le symbole de ce qu'aujourd'hui, on peut faire en Chine, il montre que les choses se détendent et que l'on peut être plus critique», a-t-il dit.

Dix-huit films sont en compétition au festival du cinéma de Berlin dont le palmarès doit être révélé samedi.