La Berlinale a offert vendredi une dernière note de glamour avec la première mondiale de Bel ami, drame en costumes inspiré de Maupassant qui offre un nouveau rôle de séducteur au vampire de Twilight Robert Pattinson, à la veille du palmarès de sa 62e édition.

Crâne rasé et blouson noir, le jeune acteur était la dernière grande tête d'affiche à faire son apparition sur la scène d'un festival qui s'était ouvert avec le sourire d'une autre vedette planétaire, Angelina Jolie.

Présenté hors compétition, Bel ami, adapté du roman éponyme de Guy de Maupassant (1885), raconte l'ascension sociale de Georges Duroy, fils de paysans normands qui conquiert Paris par la seule force de son pouvoir de séduction auprès des femmes.

Tour à tour, tombent sous son charme Clotilde (Christina Ricci), Madeleine (Uma Thurman) et Virginie (Kristin Scott Thomas) qui chacune paiera le prix de l'ambition démesurée du jeune homme.

«Il pense juste qu'il est né pour être riche, que la fortune lui est due», explique Pattinson, soulignant le caractère «sans scrupule» et «égoïste» du personnage prêt à détruire tous ceux qui se trouvent sur sa route.

«Ça m'a rappelé un peu "Géant", cette volonté de créer un empire pour le seul plaisir de voir les autres mordre la poussière», a-t-il ajouté, en référence au film de George Stevens, le dernier dans lequel apparaît James Dean.

Pour Declan Donnellan et Nick Ormerod, les deux réalisateurs venus du théâtre et dont c'est le premier long métrage, l'oeuvre de Maupassant a gardé une modernité étonnante, Donnellan s'amusant de l'intrigue sous-jacente du livre qui décrit «un gouvernement corrompu, servi par des médias corrompus, qui décide d'envahir un pays arabe pour s'approprier ses ressources».

«Ça n'a sans doute rien à voir avec ce qui peut se passer ces jours-ci», a-t-il ironisé.

Vendredi, loin des robes longues et des fracs élégants de Bel ami, la Berlinale présentait également le dernier des films en compétition, Rebelle du Canadien Kim Nguyen, sur le destin tragique d'une enfant-soldat en Afrique.

Aucune des 18 oeuvres se disputant l'Ours d'or ne s'est d'ores et déjà imposée comme un incontestable favori même si certaines ont retenu l'attention des critiques.

Selon le magazine spécialisé Screen, la critique internationale place en tête Barbara de l'Allemand Christian Petzold, un drame sur une femme médecin est-allemande qui souhaite passer à l'Ouest.

Les infatigables frères Taviani, 162 ans à eux deux, sont également parmi les plus appréciés avec «César doit mourir», librement adapté du «Jules César» de Shakespeare, interprété par des détenus d'un quartier de haute sécurité.

Tabu, sorte de vision, en noir et blanc, du Portugais Miguel Gomes a également séduit.

Les critiques de la presse allemande ont été enchantés par Barbara mais saluent aussi Csak a szel (Juste le vent) du Hongrois Bence Fliegauf, un drame sur les violences faites aux Roms.

Le jury présidé par le cinéaste britannique Mike Leigh et dont font notamment partie l'actrice Charlotte Gainsbourg, le comédien américain Jake Gyllenhaal ou le réalisateur français François Ozon, doit annoncer son palmarès samedi, à partir de 13h, heure de Montréal.

En 2011, la Berlinale avait couronné le cinéaste iranien Asghar Farhadi et son film Nader et Simin, une séparation, un poignant drame familial sur fond d'engrenage judiciaire, qui avait remporté la principale distinction, l'Ours d'or, ainsi que les prix d'interprétation, collectivement, pour ses acteurs masculins et féminins.