Voici les cinq finalistes aux Oscars dans la catégorie Meilleur film de langue étrangère.

Rundskop (Bullhead), de Michael R. Roskam (Belgique)

6e nomination de la Belgique.
La plus récente: Everybody Famous! , 2000/Aucun Oscar.

Lancé au Festival de Berlin l'an dernier, où il était sélectionné dans la section Panorama, Bullhead a fait sensation au festival Fantasia de Montréal, où il a obtenu le prix du meilleur premier long métrage. Michael R. Roskam propose un film à la fois sombre et singulier, dont le récit s'attarde à décrire la vie mouvementée d'un vacher (extraordinaire Matthias Schoenaerts), spécialisé dans l'injection d'hormones illégales pour ses bovins. En vérité, on n'accorde pas beaucoup de chances à ce film de l'emporter. Sa sélection parmi les finalistes est aussi étonnante que celle de Dogtooth l'an dernier. La distribution nord-américaine de Bullhead, tourné principalement en langue flamande, est assurée par Drafthouse Films, une petite société qui compte moins de deux ans d'expérience.

Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau (Canada)

6e nomination du Canada. La plus récente: Incendies, 2010
Un Oscar: Les invasions barbares de Denis Arcand, 2003

Un film à caractère intimiste, qui aborde avec une infinie délicatesse des thèmes graves sans verser dans un sentimentalisme appuyé. Évidemment, tous les Québécois croiseront de nouveau les doigts demain soir, de la même manière qu'ils l'ont fait l'an dernier pour Incendies. On souhaitera voir Philippe Falardeau monter sur la scène de Kodak Theater et prendre le relais de Denys Arcand, réalisateur du seul film canadien lauréat de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Monsieur Lazhar n'est pas le favori pour l'emporter, mais l'Académie a souvent plébiscité dans cette catégorie des films moins attendus.

Une séparation (A Separation), de Asghar Farhadi (Iran)

2e nomination de l'Iran.
La plus récente: Children of Heaven, 1998 / Aucun Oscar.

Déjà lauréat du Golden Globe du meilleur film étranger, soutenu par de nombreuses associations de critiques américains, Une séparation est indéniablement le grand favori de la course. Des cinq candidats, l'excellent drame d'Asghar Farhadi est le seul à être aussi cité dans une autre catégorie (meilleur scénario original), un signe de l'appui dont il bénéficie déjà auprès des membres de l'Académie. Une séparation est aussi distribué aux États-Unis par Sony Pictures Classics, le leader dans le domaine du cinéma international. Le mode d'élection de la catégorie du meilleur film en langue étrangère étant plus complexe (seuls les membres ayant vu les cinq films en lice ont droit de vote), une surprise est toujours possible.

Footnote, de Joseph Cedar (Israël)

10e nomination d'Israël.
La plus récente: Ajami, 2009
Aucun Oscar.

Il y a cinq ans, Joseph Cedar a réalisé Beaufort, aussi finaliste dans la même catégorie aux Oscars. Footnote (en salle au Québec le 23 mars) est une comédie dramatique au ton guilleret dans laquelle les relations entre deux chercheurs universitaires, père et fils dans la vie, sont exacerbées à la suite d'un quiproquo. Lauréat du prix du meilleur scénario au Festival de Cannes, où ce film n'a quand même pas fait l'unanimité, Footnote fait partie de ce genre de productions plus légères, parfaitement en phase avec les goûts des membres de l'Académie. Si le vote est serré entre les candidats, l'entrée israélienne pourrait trouver son chemin vers la statuette dorée.

In Darkness (Sous terre), de Agnieszka Holland (Pologne)

9e nomination de la Pologne.
La plus récente: Katyn, 2008
Aucun Oscar.

À l'instar de Joseph Cedar, Agnieszka Holland a déjà eu l'honneur d'une nomination dans cette catégorie. Amère récolte (1985) portait toutefois bannière allemande. Tiré d'une histoire véridique, In Darkness (présentement à l'affiche) traite de l'Holocauste et propose une histoire de courage et de résilience, du genre de celles qui ne laissent habituellement pas les membres de l'Académie insensibles. Comme Une séparation et Footnote, In Darkness est aussi soutenu par Sony Pictures Classics.