Trente ans de festival sans cinéaste, ou presque. Les nombreux amateurs du Festival international du film sur l’art y vont pour une expression artistique en particulier, les sujets, mais rarement pour les cinéastes. Ça prenait la passion de René Rozon, directeur et fondateur du FIFA, pour mener à bien cet événement qui célèbre tous les arts, tous les ans. La Presse a vu pour vous les films suivants.

LITTÉRATURE

Docteur San-Antonio et Mister Dard
Un portrait intime et plein de tendresse de Frédéric Dard, par son gendre, Guy Carlier, qui a épousé la fille de l’écrivain, Joséphine, qui avait été victime d’un enlèvement très médiatisé, événement qui a littéralement brisé l’écrivain, fou de sa famille et de ses enfants. Les témoignages des proches et les images d’archives montrent un homme hypersensible, toujours en perpétuelle quête d’amour. Dimanche 18, 15 h 30, CQ. Samedi 24, 20 h 30, GB

Umberto Eco, derrière les portes
Visite sympathique et unique chez Umberto Eco qui, à 80 ans, est capable de retrouver le moindre livre dans ses immenses bibliothèques. On sent qu’il a 12 ans dès qu’il tourne les pages de ses bouquins d’enfance. Il raconte la genèse de ce roman qui lui colle à la peau, Le nom de la rose, qui ne pouvait être autre chose dans son esprit qu’un polar. Érudition, humour, plaisir, c’est Umberto Eco dans son élément. Samedi 17, 18 h, GB. Samedi 24, 15 h 30, GB.
– Chantal Guy

ARTS VISUELS

Koop
Wanda Koop dit peindre et regarder ensuite le sujet peint. Connue pour ses œuvres de grand format, la Manitobaine d’origine russe est l’artiste de la familiarité et du flou de l’incertitude. Katherine Knight nous présente habilement cette grande observatrice et traductrice d’expériences vécues. Le documentaire permet de découvrir la démarche originale d’une artiste fascinée par les formes et les couleurs. Dimanche 18 et vendredi 23, 13 h, MBA.

La famille Stein, la fabrique de l’art moderne
Fratrie juive originaire de Californie et installée à Paris en 1902, les Stein (Leo, Michael et Gertrude) ont réuni une collection unique d’art moderne après avoir soutenu des artistes qui portaient les noms de Matisse, Cézanne ou Picasso. Le documentaire retourne sur les lieux où ils ont vécu. Les Stein sont décrits comme des révélateurs de l’art moderne. Dimanche 18 et mercredi 21, 15 h 30, MBA.

Désert vent feu
Le documentaire de Jill Sharpe va à la rencontre de trois femmes peintres nord-américaines du XXe siècle : l’Américaine Georgia O’Keeffe, la Mexicaine Frida Kahlo et la Canadienne Emily Carr. Il les présente grâce aux témoignages écrits qu’elles ont laissés à leur décès. Trois artistes. Trois univers. Trois démarches. Bien filmé, Désert vent feu est une belle introduction à ces trois artistes qui ont marqué la peinture du siècle dernier. Diamnche 18, 18 h et samedi 24, 20 h MBA.
– Éric Clément

The Lost Bird Project
Todd McGrain, sculpteur américain, nous entraîne dans sa quête pour placer cinq bronzes d’oiseaux disparus en Amérique du Nord dans des endroits qui rappelleront leur mémoire. Ses propositions sont mal reçues, mais l’histoire de chaque oiseau finira par triompher de la bureaucratie : tourte voyageuse (éteinte en 1900), tétras cupidon (1932), conure de Caroline (1918) et canard du Labrador (1878) se trouveront un nid. Et le grand pingouin, chassé pour son duvet et disparu vers 1850. L’installation de la sculpture de McGrain, sur un roc dénudé à Terre-Neuve, est le moment charnière de ce documentaire à la facture classique, mais efficace. Dimanche 18, 18 h, MAC
– Charles Côté

MUSIQUE

Gustav Mahler – Autopsie d’un génie
Ce documentaire cherche moins à convaincre du génie du compositeur autrichien Gustav Mahler qu’à souligner le centenaire de sa mort avec le plus de rigueur possible. C’est réussi : on retrace la vie de cet excentrique et brillant artiste en compagnie des plus grands spécialistes de son œuvre et de chefs d’orchestre comme Pierre Boulez, Claudio Abbado et même feu Leonard Bernstein. Mais c’est surtout la présence du musicologue Henry-Louis de La Grange qui nous réjouit. Le tout illustré avec de longs extraits de musique. Aujourd’hui, 15 h 30, PDA, Dimanche 25, 13 h, PDA.

L’Oulipo, mode d’emploi
La première chose que l’on apprend, c’est que l’Ouvroir de littérature potentielle (OuLiPo) existe encore, 50 ans après sa création par l’écrivain Raymond Queneau et le mathématicien François Le Lionnais. Les expérimentateurs de la langue tentent toujours de repousser les limites de la littérature en s’inspirant des mathématiques. À travers les témoignages des membres actuels du mouvement, on a droit à un véritable cours 101 de l’OuLiPo. Le film jouit d’une signature visuelle particulièrement léchée. Aujourd’hui, 18 h, CQ.
– Philippe Renaud, collaboration spéciale

Salles :
CQ Cinémathèque québécoise
GB Grande Bibliothèque
MAC Musée d’art contemporain
MBA Musée des beaux-arts
PDA 5e salle de la PDA