DU DISTRICT DOUZE

Jennifer Lawrence est Katniss Everdeen

Jennifer Lawrence a reçu une nomination pour l’Oscar de la Meilleure actrice pour sa première apparition majeure au grand écran, dans Winter’s Bone. C’était mérité. La jeune femme de 21 ans impressionne par son talent, autant ses jeunes partenaires – « Jen a une présence et une vérité uniques, c’est quelque chose derrière ses yeux… », indique Liam Hemsworth – que les vétérans: « Elle est brillante », résume Donald Sutherland; « Vous trouvez quelqu’un comme elle une fois par 10 ans, affirme le réalisateur Gary Ross. Je la regardais jouer et… je ne comprends même pas comment elle arrive à cela, à son âge. Elle est remarquable. »

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La principale intéressée sourit sous la pluie de compliments : « Je ne suis pas une meilleure actrice que les autres. Pour moi, tout est une question d’affinité avec le rôle. Je ne cherche pas des personnages auxquels je puisse m’identifier – ce qui serait risqué car je suis une personne très ennuyeuse –, mais des personnages que je comprends. Et je comprends Katniss. Je la sens comme une âme soeur », explique celle qui, quand elle a découvert que la trilogie de Suzanne Collins allait être portée à l’écran, s’est dit : « Ils vont encore ruiner de super romans. »

Puis, elle a rencontré Gary Ross. « J’ai compris que j’étais dans l’erreur. » Parce que le film « a été fait par des fans » et avec la collaboration de Suzanne Collins, qui a participé à l’écriture du scénario et qui sait pertinemment qu’on « ne fait pas un bon film en suivant page à page le roman » poursuit celle qui, pour incarner cette «Jeanne d’Arc du futur », a dû « oublier » ce qu’elle connaissait du destin du personnage: Katniss ne sait rien de ce qui l’attend dans l’arène, Jennifer devait donc « jouer la peur qu’une fille de 16 ans ressent quand elle lutte pour sa survie, la vulnérabilité, l’instinct. Et la force de rester elle-même tout en jouant le jeu – puisque c’est le seul moyen de survivre ». Mais elle le jouera à sa manière.
Bref, l’actrice a confiance en la qualité du film. Ce qui n’empêche pas une nervosité en ces jours précédents la sortie de The Hunger Games. Pas parce qu’elle craint la réception, mais parce qu’elle sait que les répercussions sur sa carrière vont être énorme: « J’espère pouvoir faire autre chose sans que le public se dise : « Oh, Katniss joue dans un film d’époque »… même si Katniss, qui est forte, loyale et a les qualités d’un leader, est un personnage extraordinaire ».

Josh Hutcherson est Peeta Mellark

Josh Hutcherson a fait ses véritables débuts au grand écran dans The Road to Terabithia. On l’a ensuite vu dans les deux volets de Journey at the Center of the Earth. Bref, il est habitué aux univers fantastiques. Ce que n’est pas The Hunger Games, probablement le long métrage le plus réaliste dans lequel il a joué. Même s’il se déroule dans le futur.
« Le monde qu’a créé Suzanne Collins est fascinant et il est facile de s’identifier aux personnages. Mais il y a aussi ce commentaire social très d’actualité qui, après les mouvements « Occupy », pourrait faire réaliser aux jeunes qu’il est temps de passer à l’action. Car nos dirigeants sont un peu comme ceux du Capitole, déconnectés de la réalit?, fait celui qui incarne Peeta.

Peeta, fils du boulanger, qui a grandi à la « ville » du District Douze et qui dit être amoureux de Katniss . Est-ce la vérité ou veut-il plaire aux spectateurs des Hunger Games ? se demande l’héroïne. Car Peeta est, avec elle, l’un des tributs fournis par leur District. Ils seront dans l’arène ensemble – mais un seul d’entre eux peut en sortir vivant. « Son amour est donc, d’une certaine manière, une malédiction », poursuit Josh Hutcherson qui s’est battu pour avoir le rôle : il a aimé les romans et désirait faire partie d’une aventure qui peut être un point tournant dans sa carrière. « Trouver Peeta a été très difficile, raconte Gary Ross. Il a un rôle-pivot dans le récit, mais il n’est pas le héros. Il devait pouvoir s’effacer et être ambigu car tout est raconté du point de vue de Katniss, qui doute de lui. Le processus d’audition a été très long, mais Josh nous a impressionnés. Il a quelque chose d’un jeune Jack Lemmon. »

Liam Hemsworth est Gale Hawthorne

Liam Hemsworth s’est fait remarquer au grand écran dans The Last Song, face à Miley Cyrus… qui allait devenir sa petite amie. Il s’est aussi « battu » contre son frère aîné, Chris, pour incarner Thor dans le film éponyme. « Combat » qu’il a perdu, mais sans rancune. Il a peu après décroché le rôle de Gale dans The Hunger Games. Gale qui est l’ami et compagnon de chasse de Katniss, dans le District Douze. Gale qui regarde celle que, devine-t-on, il aime plus que de simple amitié, partir pour l’arène.

« Il est impuissant et a l’impression qu’elle ne reviendra pas », fait l’acteur de carrure imposante – chez les Hemsworth, on dépasse le 1,90m et l’ADN semble être programmé à la fabrique de muscles – qui a dû perdre du poids pour rendre crédible son incarnation de Gale, les habitants du District Douze vivant dans la famine.  Ça a été la partie la plus compliquée de sa préparation – après les auditions, « qui sont toujours angoissantes, celles-là plus que les autres à cause de la pression mise par la popularité des livres – puisque côté entraînement, il n’a pas eu de problèmes : «En bon Australien, j’ai grandi en me battant tous les jours contre des crocodiles et en boxant contre des kangourous », plaisante celui dont le personnage passe sans grands changements du livre au film.

En fait, la principale différence est dans sa présence dans l’histoire: Gale étant très présent dans les souvenirs de Katniss et ces flash-back ne faisant pas partie du scénario, Liam Hemsworth apparaît surtout au début du long métrage et un peu, à la fin. Comprendre qu’il ne faut pas se fier au marketing qui, plaçant Katniss entre Peeta et Gale, semble (trop) miser sur le facteur triangle amoureux. Hunger Games n’est pas Twilight. Loin de là.

DU CAPITOLE

Donald Sutherland est le président Snow

« Je ne vois pas le président Snow comme un méchant : je lui ai donné un peu de mon ADN, il a grandi en moi et a eu de longues conversations avec Gary Ross! Ensemble, ils lui ont donné des intentions, des motivations », fait, en souriant, l’acteur canadien qui insuffle toujours de la prestance aux personnages qu’il incarne; ici, l’homme qui régnant sur le Capitole – donc, sur Panem.

Après avoir été contacté par le réalisateur, il a lu le scénario. « J’ai été soufflé. Je me suis senti comme après ma lecture du roman Paths of Glory. Je me suis dit que ce film pourrait être quelque chose qui mobilise et motive une génération… dormante. Les jeunes vont comprendre, grâce au parcours de Katniss, qu’ils ont une responsabilité politique, une obligation de se lever et de participer », croit celui qui s’est plongé ensuite dans la lecture des romans de Suzanne Collins et a envoyé une lettre à Gary Ross… qui a écrit deux scènes inspirées par le contenu de cette missive. Il y est question du fait « qu’il est plus facile de contrôler les gens quand vous les amenez à participer et leur laissez un peu d’espoir que si vous les écrasez ».
Et c’est ce que fait le Capitole, par l’intermédiaire des Hunger Games.

Elizabeth Banks est Effie Trinket

« Dès que j’ai su que Gary était attaché au projet, je lui ai envoyé un courriel disant à quel point j’étais folle de ces livres, que je savais qu’il en ferait une adaptation extraordinaire, avec le respect et la gravité nécessaire; et que s’il avait besoin de quelqu’un d’aussi passionné que lui, il devait m’engager pour incarner Effie », fait Elizabeth Banks qui a travaillé avec le réalisateur sur Seabiscuit. Et qui a, bien sûr, reçu une réponse : « Laisse-moi le temps de trouver Katniss », rigole-t-elle.
Sauf que Gary Ross n’a pas oublié cette missive enflammée : « Il m’a téléphoné le lendemain du jour où il a engagé Josh. Nous avons parlé d’Effie, je lui ai mentionné combien j’aimerais que le personnage soit sans âge, que l’on se demande si elle a 30 ans ou 110 », fait celle qui a donc obtenu le rôle de l’hôtesse du District Douze, cette habitante du Capitole qui se rend une fois par année, le jour de la Moisson, dans un District où elle annonce le nom de tributs. Elle coache ensuite « ses » concurrents. « À mes yeux, Effie est une méchante. Elle est égoïste, nombriliste, vaniteuse. Et elle est déçue d’être assignée à un District perdant. Jusqu’à ce qu’elle réalise qu’elle a une chance de bien paraître grâce à Katniss, qui a le potentiel de remporter les jeux. Elle commence alors à s’intéresser à elle… par intérêt. »
Bref, ne pas se fier au côté bonbon de ses tenues.

Lenny Kravitz est Cinna

Lenny Kravitz se trouvait dans un village des Bahamas, à travailler sur son prochain album, quand il a reçu un coup de fil de Gary Ross. « Il m’avait vu dans Precious et avait aimé mon travail. Il m’a dit qu’il allait réaliser un film intitulé The Hunger Games. Il voulait que j’y joue Cinna. Je n’avais pas à passer d’audition, si je voulais le rôle, il était à moi», raconte l’artiste. Il était flatté, mais, bon, il n’avait aucune idée de ce qu’était Hunger Games et encore moins de qui était Cinna. « J’ai « emprunt? le Wi-Fi de quelqu’un pour faire des recherches sur Internet, j’ai trouvé le roman et je l’ai téléchargé sur mon iPad. » Le lendemain, il a rappelé le réalisateur  pour lui dire qu’il adorerait faire partie du film.

C’est ainsi qu’il est devenu Cinna, le styliste de Katniss. Celui qui doit lui créer une image. Lui qui en a une… surprenante pour un habitant du Capitole : là où tout le monde affiche maquillages outranciers et vêtements excessifs en couleurs et en coupes, il est d’une sobriété extrême. « Il est plus Tom Ford que John Galliano », explique Lenny Kravitz, qui a travaillé plus loin que la seule enveloppe extérieure du personnage : « Cinna est au service à du Capitole, il habille ces enfants envoyés aux jeux pour y mourir. Il a donc appris à garder ses distances, comme ces médecins qui travaillent avec des patients en phase terminale. Mais il va voir quelque chose de différent en Katniss et choisir de s’attacher à elle. »
Tant mieux : leur relation est des plus belles – du livre comme du film.

DANS L’ARÈNE

Amandla Stenberg est Rue

Amandla Stenberg est une mini-Zoe Saldana. Pas pour rien si elle incarnait la version « enfant » de la comédienne dans Colombiana. Âgée de 13 ans, menue et souriante, elle interprète Rue. La plus jeune des tributs, celle qui aidera Katniss dans l’arène. Katniss à qui elle rappelle sa petite soeur Prim. Le lien entre les deux sera fort. Mais éphémère. « Ce qui est vraiment difficile, quand vous jouez la morte, c’est de ne pas respirer… et de ne pas bouger quand les insectes se posent sur vous », rigole la demoiselle. Mais ce n’est pas le pire défi qu’elle a eu à relever dans l’aventure : « Je suis une fan finie des romans et mes amis aussi. Mais quand j’ai obtenu le rôle, j’ai dû garder le secret pendant deux semaines! Dès que j’ai pu le dire, je me suis précipitée sur Facebook pour l’annoncer à tout le monde! »

Isabelle Fuhrman est Clove

Isabelle Furhman, que l’on a découverte dans le rôle principal de Orphan, est parmi l’une des plus grandes fans de la trilogie de Suzanne Collins : « J’ai lu le premier roman 13 fois et les deux autres, 9 fois chacun », rigole celle dont la scène préférée de Hunger Games a toujours été celle de la mort de Clove, la fille du District Deux qu’elle incarne. Experte en lancer du couteau, Clove est  l’un de ces « tributs de carrière » entraînés pour survivre dans l’arène – et apporter gloire à leur riche District… puisque seuls les mieux nantis peuvent se permettre tels candidats. « Je me suis entraînée pendant une semaine pour ma scène finale et il a fallu deux jours pour la tourner», fait celle qui affichait un tel enthousiasme au moment du tournage de la scène qu’il ne lui a pas été facile de faire la morte.

Alexander Ludwig est Cato

Géant blond que l’on a pu voir dans Race to Witch Mountain and The Seeker : The Dark is Rising, Alexander Ludwig ne connaissait pas les romans de Suzanne Collins. Il les a toutefois dévorés quand il a entendu parler du projet de film : « J’ai vraiment aimé. Il y a assez d’action pour plaire aux gars, une critique sociale qui touche tout le monde et, en plus, ça met en scène des jeunes sans super pouvoirs. Il est facile de s’identifier à eux », fait celui qui incarne Cato, l’autre tribut de carrière du District Deux. Sa surprise : qu’une si grande partie du film, tourné en Caroline du Nord, se déroule en véritables extérieurs. Et pas des extérieurs cléments, même pour quelqu’un qui a grandi à Whistler : il faisait chaud, il pleuvait, il y avait des insectes. « Nous avions même des chasseurs de serpents pour surveiller le terrain et nous protéger! »