Le 28e festival international de cinéma Vues d’Afrique bat son plein jusqu’au 6 mai au cinéma Excentris de Montréal. La Presse vous suggère les films suivants.

18 jours
Drame réalisé par un collectif sous la direction de Yousry Nasrallah, Égypte, 2 h 5.

Objet cinématographique captivant, 18 jours rassemble 10 courts métrages (d’autant de réalisateurs égyptiens) ancrés dans la chute du régime Moubarak, il y a un an et demi à peine. C’est d’abord ce qu’on retient du film, présenté à Cannes l’an dernier : l’urgence de filmer ce moment crucial, le besoin de raconter une histoire, non seulement celle de la révolution et de ses acteurs, mais aussi exprimer les conséquences de cette révolution pour le peuple égyptien. Les films sont certes d’inégale qualité, mais jamais inutiles : tous jettent à leur manière un éclairage bouleversant sur le Printemps arabe.
Aujourd’hui et demain à 21 h.

Laïcité Inch’allah
Documentaire de Nadia El Fani, France/Tunisie, 1 h 15.

Toujours le Printemps arabe. Le père de la cinéaste fut l’un des dirigeants du Parti communiste tunisien (l’objet de son précédent documentaire, Ouled Lenine en 2007). La réalisatrice a tourné un film courageux qui remet en question la présence de la religion musulmane dans la société civile, aux débuts des soulèvements de l’été 2010 ayant mené à la chute du président Ben Ali. En plus de filmer ces événements déterminants pour la Tunisie, la réalisatrice oppose la liberté qui a distingué son pays de ceux de la région du Golfe et à la répression des islamistes.
Aujourd’hui à 15 h 15 et lundi à 16 h 15.

L’affaire Chebeya
Documentaire de Thierry Michel, Belgique, 1 h 36.

Floribert Chebeya était un défenseur des droits de l’homme dans son pays, la République démocratique du Congo. Son corps fut retrouvé en juin 2010 et les autorités ont déterminé qu’il avait succombé à un malaise provoqué par une relation sexuelle. Le documentaire de Thierry Michel explore l’autre hypothèse, plus crédible, celle de l’assassinat politique. Les manifestations qui ont suivi ses funérailles ont mené à une vaste enquête, sous les pressions de l’ONU et de la communauté internationale. Michel, habile cinéaste qui consacre son œuvre au documentaire engagé, porte de nouveau sa lentille sur le continent africain. Par l’entremise des témoignages de sa femme, de ses amis et des membres de la communauté, il trace le parcours du militant et détaille le procès qui a suivi sa mort. Sa femme sera à Montréal pour présenter le film le 6 mai prochain, en compagnie du réalisateur.
Jeudi à 16 h 15 et dimanche prochain à 17 h 15.

Gnawa Music corps et âme
Documentaire de Frank Cassenti, France, 52 minutes.

Plongée dans l’univers de la musique gnaoui à travers la lentille du réalisateur français Frank Cassenti. Celui-ci s’intéresse davantage à la dimension mystique de cette culture partagée surtout par les peuples marocains, algériens et maliens qu’aux aspects strictement musicologiques. Musique de transe, musique rituelle, musique de fête aussi, on la découvre d’une manière différente, à travers la passion des maîtres gnaouis qui perpétuent au Maroc cette tradition millénaire. Gnawa Music corps et âme est l’un des six films que le festival Vues d’Afrique a catégorisé « MusicAfrica » ; un autre film à recommander, Agadez, musique et rébellion (samedi prochain à 13 h) du réalisateur américain Ron Wyman, se penche sur la culture musicale des nomades touaregs au Niger.
Jeudi à 17 h.