Après une ouverture sous le soleil puis quelques averses ici ou là, le ciel très bas et menaçant de dimanche a rapidement déversé des trombes d’eau. Équipés de raclettes, des employés du Palais des Festivals se sont relayés sur les plus célèbres marches du monde pour évacuer les flaques.

En haut des marches, large parapluie en main, le délégué général Thierry Frémaux s’est transformé en chevalier servant, affrontant les éléments à la rencontre de ses invités, notamment les cinéastes Roman Polanski, Abbas Kiarostami ou l’équipe du film Amour de Michael Haneke, avec ses deux acteurs éblouissants Emmanuelle Riva, 85 ans, et Jean-Louis Trintignant, 81 ans.

Au même moment, dans les files d’attente extérieures des projections, l’énervement était palpable, malgré l’apparition instantanée de vendeurs de parapluies à la sauvette.

Plusieurs fêtes ont été annulées, tout comme le feu d’artifice du 65e anniversaire, reporté à mardi soir «si la météo s’améliore». Organisé sous un chapiteau, le dîner officiel a été maintenu de justesse mais, un peu plus loin, le «dance floor» animé par Bob Sinclar ressemblait à un pédiluve.

Le toit d’une salle de projection a été endommagé obligeant les organisateurs à annuler deux séances. Tout était rentré dans l’ordre lundi en milieu de journée.

«De mémoire de festivaliers, on n’a pas vu une montée des marches aussi mouillée depuis 1991!», a assuré à l’AFP David Lisnard, maire-adjoint de Cannes. «Ici, c’est la Méditerranée, il ne pleut pas souvent, mais quand il pleut, ce sont souvent des quantités importantes...», rappelait de son côté Philippe Canova, prévisionniste chez Météo France, basé à Nice.

En 2010, à la veille du Festival, la Croisette et le littoral avaient été frappés par un violent coup de mer, avec des vagues de plusieurs mètres, emportant plusieurs plages, avant le retour du soleil.

Pour remonter le moral des festivaliers, le maire-adjoint de Cannes a proposé sur Twitter à Jean-Paul Gaultier, membre du jury, de confectionner un smoking amphibie, avant ce SOS adressé à Gilles Jacob: «Pourriez-vous me fournir deux palmes, s’il vous plaît, je dois sortir...».

Interrogé par l’AFP sur les ingrédients nécessaires pour la réussite du plus grand rendez-vous du cinéma du monde quelques jours avant le début des festivités, Gilles Jacob, président du Festival, rappelait l’importance de cieux cléments.

«Peut-être le plus important, c’est du beau temps car l’humeur du festival en dépend. Les films sont souvent éprouvants et les comédies rares. Si en sortant d’un film déprimant, il pleut à torrents, la morosité s’installe vite et c’est très dur à remonter», confiait-il.

Rien n’est perdu à l’approche de l’annonce du palmarès, dimanche. Météo France l’assure: à partir de mercredi, retour du soleil sur la Croisette!