La fermeture annoncée de la CinéRobothèque et des deux salles de l'Office national du film (ONF) dans le Quartier latin est un coup terrible infligé par le gouvernement Harper à la culture, ont tonné à l'unisson une centaine d'artisans réunis hier matin à la CinéRobothèque pour une occupation symbolique.

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L'événement était le premier d'une série d'activités qui se poursuivent aujourd'hui et demain sous le titre «Cinéma dans la rue». «On appelle l'événement ainsi parce que les compressions fédérales nous ont mis dans la rue», a déclaré Denys Desjardins, cinéaste, historien et enseignant du cinéma à la tête du mouvement.

Entouré de Paule Baillargeon, de Philippe Falardeau, du producteur Malcolm Guy et de la directrice des Rencontres internationales du documentaire de Montréal, Roxanne Sayegh, M. Desjardins a insisté sur le fait que la CinéRobothèque conservait sa raison d'être malgré la numérisation des films sur le web. «La CinéRobothèque compte 10 000 films dont la majorité peuvent seulement être vus sur place pour des questions de droits d'auteur», dit-il.

Le fondement d'un peuple

«Un peuple qui a une cinématographie est un peuple qui existe, a pour sa part déclaré Paule Baillargeon. Le Québec existe à cause de sa culture, pas à cause de son économie.»

«Le ministre [James] Moore s'est pété les bretelles en ma présence à Ottawa lorsque mon film a été mis en nomination aux Oscars, a signalé Philippe Falardeau. Il disait que c'est son ministère [Patrimoine Canada] qui avait financé le film et que ça donnait de la visibilité au Canada à l'étranger. Il nous a alors assuré qu'il continuerait à soutenir la culture et le cinéma. Mais ce n'est pas vrai! Son ministère a fait exactement le contraire.»

Enfin, Roxanne Sayegh a parlé au nom de 25 festivals de cinéma qui utilisent les salles de l'ONF comme lieux de diffusion. «La perte de la CinéRobothèque est un trou géant dans le quartier, dit-elle. On perd une salle parmi les mieux équipées et où travaillent des projectionnistes parmi les plus professionnels, qui sont passionnés par leur travail.»