Le rideau du Cinéma Impérial s'est levé sur les paysages des îles de la Madeleine, jeudi soir, alors que le film Les loups de Sophie Deraspe ouvrait les 33es Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ).

«C'est la première fois qu'un de mes films ouvre un festival de cette ampleur, et j'en suis très heureuse parce que les RVCQ nous représentent. Ce sont nos images, notre cinématographie qui sont célébrées avec cet événement que je fréquente d'année en année», a confié Sophie Deraspe à La Presse avant le début de la soirée.

Cette dernière connaît une année exceptionnelle aux RVCQ, puisqu'en plus des Loups, elle y présentera son documentaire Le profil Amina, projeté en première mondiale il y a quelques semaines au festival de Sundance.

Sur le tapis bleu des RVCQ, la réalisatrice s'est prêtée à la séance de photos et d'entrevues avec des membres de la distribution du film, dont Evelyne Brochu, Cindy-Mae Arsenault, Louise Portal, Martin Dubreuil, Gilbert Sicotte et Benoît Gouin, ainsi que le producteur Marc Daigle.

Premier à prendre la parole lors de la cérémonie, le directeur des RVCQ, Dominique Dugas, a déclaré que cette 33e édition se déroulerait sous le signe de la générosité, des retrouvailles et de la célébration.

Ségolène Roederer, directrice de Québec Cinéma, organisme chapeautant les RVCQ et la Soirée des Jutra, a dit de son côté que les RVCQ sont «résonnants d'histoire, d'images et de sons» et qu'ils «mettent en lumière notre exception culturelle, qu'il faut aimer et protéger».

Plus tôt en entrevue à La Presse, elle avait souligné la maturité atteinte par la cinématographie québécoise. À cet égard, elle citait en guise d'exemple les quatre leçons de cinéma que Marc Labrèche, porte-parole des RVCQ, Denis Côté, Xavier Dolan et Jean-Marc Vallée donneront durant les Rendez-vous.

La ministre de la Culture, Hélène David, a de son côté fait part de son bonheur de rencontrer les artisans. «Rien n'est plus précieux», a-t-elle lancé, avant d'ajouter que le cinéma québécois se distingue par ses créateurs exceptionnels, et ce, dans tous les genres. Elle a conclu son allocution en rappelant le rôle important que jouent les créateurs dans la société. «Vous faites partie de ceux qui montrent aux enfants que la culture est l'âme d'un peuple», a-t-elle dit.

Porte-parole des RVCQ, cette année, Marc Labrèche a bien sûr joué la carte de l'humour à fond, saluant la cinéaste Sophie Deraspe en lui prédisant un grand avenir. «J'ai vu dans son regard toute la souffrance du monde, alors je sais qu'elle fera de grands films», a-t-il dit, déclenchant les rires.

Tapis bleu

Outre les membres de l'équipe du film d'ouverture, la soirée d'hier a rassemblé plusieurs visages bien connus du monde de la culture et du cinéma. La présidente de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), Monique Simard, y était, tout comme le président d'eOne Canada et Films Séville Patrick Roy. Les comédiens Guillaume Cyr, Lise Roy, Debbie Lynch-White, les réalisateurs Jean-Marc Vallée et Anaïs Barbeau-Lavalette, les producteurs Pierre Évin et Fanny-Laure Malo faisaient partie des festivaliers croisés ou attendus.

Les loups est un drame insulaire et maritime racontant l'histoire d'Élie (Evelyne Brochu), une jeune femme de la ville dont l'arrivée impromptue dans une île de l'Atlantique Nord à la veille du début de la chasse au phoque perturbe et fascine à la fois les autochtones.

Après le lancement de jeudi soir, Sophie Deraspe et Evelyne Brochu seront aujourd'hui au cinéma Cyrco de Cap-aux-Meules afin de présenter le film aux habitants des îles de la Madeleine. Le producteur de l'oeuvre, Marc Daigle (ACPAV), croit qu'une centaine de Madelinots ont participé au film, que ce soit à titre d'acteurs, de figurants, de techniciens, etc.

Les loups prendra l'affiche le 27 février partout au Québec. Quant aux RVCQ et leur programmation de quelque 350 films, ils se déroulent jusqu'au samedi 28 février, principalement dans le pôle du Quartier latin.