«J'aime le cinéma québécois, mais des parts de marché de 5,6%, je prends ça personnel. Si j'avais ramené un bulletin avec une note de 5,6% à la maison, mon père m'aurait donné un bon coup de pied au cul.»

C'est ce qu'a déclaré hier le comédien Antoine Bertrand, lors de la conférence de presse donnant le coup d'envoi des 32es Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ).

M. Bertrand a profité de son rôle de porte-parole de l'événement pour brasser la cage. Pour lui, pas question de réciter uniquement une litanie de belles paroles. Il lui fallait dire les vraies choses.

Or, l'année 2013 s'est achevée avec des parts de marché de 5,6% pour les films québécois au box-office. Selon lui, c'est insuffisant et un coup de barre rapide est nécessaire.

De si faibles statistiques ne sont pas que la faute du public, a ajouté la vedette de Louis Cyr, champion du box-office québécois en 2013 avec des recettes de plus de 4 millions de dollars. «On doit tous faire un examen de conscience, moi le premier, et voir ce qui ne marche pas. On doit entrer dans un mode de grande séduction pour regagner le public», affirme-t-il.

Plus tard, en entrevue, M. Bertrand ajoutera: «Je sais qu'il y a énormément de travail dans ce 5,6%. Je ne dénigrerai jamais ça. Mais, clairement, il faut en faire plus. Il faut prendre le temps de créer de bonnes histoires. Les diffuseurs, les propriétaires de salles doivent aussi mettre ces bonnes histoires-là dans plus que trois ou quatre cinémas. On ne peut pas faire un bon box-office avec un film dans trois salles durant deux semaines.»

Le comédien croit que la programmation de ces 32es RVCQ, riche de ses 320 films, 97 primeurs, 400 invités et quantité d'événements spéciaux, constitue un bon point de départ pour reconquérir le public. Et il entend visiblement la défendre avec toute la force brute qu'on lui connaît.