Deux monstres sacrés se côtoient : Ettore Scola l'un des derniers réalisateurs italiens emblématiques de l'après-guerre a été ovationné vendredi à Venise en présentant un film-hommage à son ami Federico Fellini.

« Che strano chiamarsi Federico » (traduisible en français par « Comme c'est étrange de s'appeler Federico ») sortira sur les écrans la semaine prochaine en Italie, un mois et demi avant le 20e anniversaire de la mort du réalisateur de « La Dolce Vita » (1960) et « Amarcord » (1973), le 31 octobre 1993.

« J'ai été ému, je connaissais Fellini », a confié le président italien Giorgio Napolitano, 88 ans, venu spécialement pour la projection de ce long métrage mêlant savamment entretiens avec des proches de Fellini et une reconstitution fictive de ses premières années. Le long métrage a été préparé en famille : il a été écrit par les filles de Scola (Paola et Silvia) avec ses petits-enfants Tommaso et Giacomo qui incarnent les deux cinéastes dans leur jeunesse.

« Aucun autre réalisateur n'a réussi à unir ainsi la réalité et l'imagination », a encore commenté le président italien, en estimant que Fellini a su aussi « dresser le portrait de l'Italie dans toute son humanité ».

Scola, 82 ans, connu notamment pour « Nous nous sommes tant aimé » (1974) ou « Affreux, sales et méchants » (1976), a pleuré d'émotion en évoquant devant la presse l'ami Fellini.

« Si vous voyez des larmes c'est parce qu'après 80 ans, on souffre de déficience lacrymale, même une bonne côtelette peut vous faire pleurer », a-t-il plaisanté.

Avant d'ajouter que si Fellini avait vu des spectateurs en larmes, il « se serait mis en colère, surtout qu'il était toujours gai et aimait rire de lui-même ».