Symboles magiques imprimés sur la peau, chameaux et rats pour bêtes de compagnie et cigarettes aux lèvres: les personnages à l'écran de la 70e Mostra de Venise semblent affectionner tatouages, animaux et tabac.

Une fine ligne noire part du lobe de son oreille gauche et descend le long de sa nuque jusqu'à l'épaule puis la main: voilà le tatouage de Clara (Alba Rohrwacher) dans Via Castellana Bandiera de l'Italienne Emma Dante.

Nicolas Cage, alias Joe de David Gordon Green, a des bras entièrement tatoués qui évoquent son passé de taulard.

Et Tom alias Xavier Dolan dans Tom à la ferme, thriller psychologique, révèle une partie de son corps dénudé bien décoré lui aussi. En particulier son bras gauche: «Jean Cocteau, puis la chute d'Icare de Matisse», a détaillé le jeune réalisateur, acteur et scénariste québécois à l'AFP en lui montrant celui-ci. A l'intérieur de son avant-bras : un symbole pour chacun de ses films dont «une petite ferme trouvée sur internet».

Chiens, chameaux, rats, singe

Dans cette édition sombre, où les êtres humains ont du mal à vivre avec leur violence et celle que leur renvoient la société ou la famille, les animaux, présents dans nombre de films, sont souvent de sages guides et compagnons d'infortunes.

Des animaux au grand coeur accompagnent les hommes: «Diggidy», un fidèle chien noir fait la route aux côtés de Robyn Davidson (Mia Wazikowska) dans Tracks de John Curran, une traversée du désert australien où la jeune aventurière est accompagnée par ailleurs de quatre chameaux.

C'est encore un chien mais un pitbull bagarreur qui veille sur «Joe», le débarrassant notamment d'un autre spécimen de la gent canine encombrant.

Dans The zero theorem de Terry Gilliam, des rats se chargent de dévorer les restes de nourriture qui s'amoncellent dans la chapelle où vit le héros.

Dans Amazonia enfin, film de Thierry Ragobert, présenté hors compétition, qui clôturera la Mostra samedi, c'est un petit singe capucin, né en captivité, qui est le héros de l'histoire: après le crash du petit avion qui le transporte, il est livré à lui-même dans la forêt amazonienne face à une multitude de dangers...

Et si «Fumer tue», nombre de protagonistes s'adonnent à ce plaisir.. avec ou sans cigarette.

Le maître japonais de l'animation, Hayao Miyazaki, s'est d'ailleurs attiré les foudres des militants anti-tabac au Japon pour avoir mis en scène nombre de protagonistes fumeurs dans son dernier film «Kaze Tachinu» (le vent se lève).

Joe, encore lui, est un fumeur invétéré qui finit par beaucoup tousser à force de fumer jour et nuit.

Dans «The zero theorem», Terry Gilliam a trouvé une astuce: les personnages fument mais leurs cigarettes sont invisibles. Mélanie Thierry tire passionnément sur l'une d'entre elles et souffle un nuage de fumée qu'on ne voit pas mais que Qohen Leth (Christoph Waltz) s'empresse de chasser d'un revers de la main.