Quelques titres phares présentés au Festival du nouveau cinéma aujourd'hui.

Les deux amis. De Louis Garrel.

Pour son premier long métrage à titre de réalisateur, Louis Garrel propose une transposition des Caprices de Marianne d'Alfred de Musset dans le Paris d'aujourd'hui.

Mettant en vedette Vincent Macaigne, Golshifteh Farahani et Louis Garrel lui-même, Les deux amis nous surprend grâce à ses ruptures de ton, et met de l'avant une vision très particulière de l'amitié.

Le scénario, coécrit avec Christophe Honoré, s'attarde en effet à décrire une relation complexe entre les deux amis, interprétée par des acteurs visiblement très complices. Cette relation fait en outre face ici à l'épreuve de l'usure et du temps.

Cet hommage assumé au cinéma de la Nouvelle Vague est aussi très séduisant. 

* * * 1/2

Aujourd'hui, 19 h, au Quartier latin 17; le 18 octobre, 14 h, à l'Université Concordia.

Remember. D'Atom Egoyan.

Empruntant la forme d'un thriller, Remember relate l'invraisemblable chasse au nazi que fera un vieil homme pour retrouver celui qui a éliminé sa famille à Auschwitz 70 ans plus tôt.

Pour trouver le coupable, le vieillard, aujourd'hui atteint de démence, s'enfuira de sa maison de retraite, située à New York, et se rendra aux quatre coins de l'Amérique du Nord.

Atom Egoyan accouche d'une réalisation assez générique, mais il a toutefois su réunir devant sa caméra une distribution de tout premier ordre.

Dean Norris, Bruno Ganz et Jürgen Prochnow se distinguent avantageusement dans des rôles secondaires. Et Christopher Plummer reste à la hauteur de son talent.

* * 1/2

Aujourd'hui, 19 h 15, au Quartier latin.

PHOTO FOURNIE PAR LE FNC

Remember

Every Thing Will Be Fine. De Wim Wenders.

Cette plongée dans le traumatisme coupable d'un écrivain, qui utilise une tragédie dans laquelle il fut directement impliqué pour se refaire une santé littéraire, est étrangement désincarnée. Comme si Wim Wenders, qui propose ici un film de fiction intimiste en 3D, restait à distance de l'histoire qu'il raconte.

Tourné dans les environs de Montréal, Every Thing Will Be Fine est magnifiquement filmé, mais les personnages qu'interprètent James Franco, Charlotte Gainsbourg et Marie-Josée Croze n'engagent guère le spectateur dans le drame. Qui, compte tenu du sujet, aurait dû être beaucoup plus prenant. 

* * 1/2

Aujourd'hui, 20 h, à l'Auditorium Alumni de l'Université Concordia.

PHOTO FOURNIE PAR LE FNC

Every Thing Will Be Fine

The Assassin. De Hou Hsiao-Hsien.

L'éminent cinéaste taiwanais Hou Hsiao Hsien s'attaque au genre du film d'art martial en évoquant une histoire campée dans la Chine du IXe siècle, alors régie par la dynastie des empereurs Tang.

D'emblée, il faut enlever ici de son esprit l'image de film d'action qu'on associe habituellement au genre. The Assassin est un film contemplatif, d'une beauté picturale saisissante, résultat d'un véritable travail d'orfèvre.

Chaque plan est minutieusement composé. Éclairages, décors, costumes, tout l'aspect artistique du film relève du sublime. En revanche, le cinéaste n'engage guère le spectateur sur le plan narratif. 

* * *

Aujourd'hui, 21 h 30, au Quartier latin 17.

PHOTO FOURNIE PAR LE FNC

The Assassin