Le vétéran scénariste Dan Gilroy (The Bourne Legacy) propose son premier long métrage à titre de réalisateur.

Son coup d'essai est franchement réussi. Nightcrawler fait écho à la culture des journaux télévisés à sensation. Des artisans mercenaires sont poussés à pratiquement mettre en scène eux-mêmes des crimes violents pour ensuite pouvoir vendre leurs images à des chaînes télé. Lou Bloom (remarquable Jake Gyllenhaal), un quidam qui se laisse prendre au jeu, devient vite un as du domaine. Son travail impressionne une productrice (la trop rare Rene Russo). Gilroy met admirablement en scène sa mise en abyme et il saisit particulièrement bien l'état d'esprit d'individus pour qui l'impact d'une image aura toujours préséance sur l'éthique professionnelle.

Dimanche 20 h 30 à l'auditorium Alumni de l'Université Concordia.

L'amour au temps de la guerre civile

Même s'il a fait appel à des comédiens, Rodrigue Jean, le réalisateur de Full Blast et Lost Song, se glisse ici dans la vie de «poqués de la vie» de façon très réaliste. Son nouveau film est un peu le prolongement de son extraordinaire documentaire Hommes à louer. À la différence qu'il n'y a ici aucun témoignage, aucune volonté de psychologie. Alexandre Landry, qui interprète le rôle d'un junkie qui fait des passes pour payer sa dope, estime que ce film est «une expérience à vivre autant pour les acteurs que pour le public».

Dimanche 19 h au Quartier latin et le jeudi 16 octobre 16 h 20 au pavillon Judith-Jasmin.

Still the Water

Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes, le nouveau film de Naomi Kawase (La forêt de Mogari) est une espèce de Tree of Life nippon dans lequel la spiritualité et la nature s'harmonisent de belle façon. Les plus beaux moments du film sont d'ailleurs ceux où la cinéaste s'attarde à montrer les rituels qui ponctuent le grand cycle de la vie. On retiendra notamment cette scène, magnifique, où des gens de tous âges accompagnent en dansant une souffrante dans son passage vers la mort. Le film comporte parfois des aspects un peu appuyés, mais il se révèle aussi grandiose sur le plan visuel.

Dimanche 18 h 30 à l'auditorium Alumni de l'Université Concordia et le 19 octobre à 16 h 30 au Cinéma du Parc.