Privé de tout financement public depuis maintenant trois ans, le Festival des films du monde (FFM) est tenu à bout de bras par Serge Losique, qui refuse d'abdiquer et parvient à survivre malgré tout. À quoi peut-on s'attendre cette année? Voici ce que nous savons.

Ce soir à 19 h, au cinéma Impérial, le 42FFM s'ouvrira avec Samurai's Promise, un film japonais réalisé par Daisaku Kimura. Surtout connu au pays du Soleil-Levant comme directeur photo, le cinéaste signe ici, à l'âge vénérable de 79 ans, un troisième long métrage à titre de réalisateur.

Comme il le fait depuis plus de 40 ans, Serge Losique prendra la parole pour accueillir la délégation nippone et les festivaliers, mais le tout sera placé sous le signe de la sobriété. Au moment de notre passage au cinéma Impérial, hier, personne n'aurait pu deviner qu'un festival international de cinéma était sur le point de s'y tenir. Il aura pourtant bel et bien lieu.

À quelques heures de la soirée d'ouverture, nous vous proposons quand même un survol des informations dont nous disposons, à propos d'un festival tellement dépouillé sur le plan organisationnel qu'il est désormais impossible de l'évaluer selon les mêmes critères que les autres.

Le jury

Cette année, le jury, constitué de cinq membres, sera présidé par le cinéaste chilien Silvio Caiozzi, lauréat du Grand Prix des Amériques l'an dernier grâce à son film Et tout à coup l'aube. L'identité des autres membres sera annoncée ce soir, lors de la soirée d'ouverture. Comme ce fut le cas lors de la dernière édition, trois jurés verront les films à distance.

La grille horaire

Sur le site web du festival, on peut obtenir depuis hier l'horaire des séances au cinéma Impérial. Cette liste est aussi affichée dans la vitrine du cinéma Impérial, près du guichet. Il est toutefois impossible d'obtenir la moindre description des films, sinon le titre, le nom du ou de la cinéaste, la langue de présentation et la durée.

La vente de billets

Depuis hier, les billets pour les séances prévues au cinéma Impérial ont été mis en vente. Il faut toutefois se présenter sur place pour les obtenir (de 12 h à 19 h aujourd'hui), la vente en ligne n'étant pas encore fonctionnelle au moment d'écrire ces lignes. Pour les séances qui auront lieu au cinéma Quartier latin, les billets seront en vente demain; l'horaire sera aussi diffusé demain.

Les salles

Le cinéma Impérial est de nouveau réquisitionné afin de présenter en programme principal les films de la compétition mondiale. Sur le site web du festival, on indique que les salles 10, 12 et 13 du Quartier latin présenteront aussi des films du FFM, ce qui marque le retour de la grande chaîne d'exploitation dans le circuit du festival.

Photo Olivier PontBriand, La Presse

La liste des films du jour est affichée dans la vitrine du cinéma Impérial, près du guichet.

Les 24 films de la compétition mondiale

> Samurai's Promise de Daisaku Kimura (film d'ouverture - Japon)

Troisième long métrage d'un réalisateur surtout reconnu à titre de directeur photo.

> Curtiz de Tamas Yvan Topolánszky (Hongrie)

Pour son premier long métrage, le cinéaste revisite le parcours du cinéaste Michael Curtiz, d'origine hongroise, au moment où le film Casablanca était en production.

> Dans ce pays personne ne savait pleurer de Giorgos Panousopoulos (Grèce)

Le cinéaste grec, dont l'un des films (M' agapas?) a concouru pour le Lion d'or à la Mostra de Venise en 1989, propose son premier film depuis 2004. On évoque ici une «comédie non conventionnelle».

> Hiver éternel d'Attila Szász (Hongrie)

Troisième présence au FFM pour le cinéaste hongrois de 45 ans. En 2015, son film Félvilág était en lice pour le Grand Prix des Amériques. Hiver éternel relate une histoire d'amour inattendue dans un camp de travail soviétique.

> Huit cas sur dix de Sergio Umansky (Mexique)

Arrivant à Montréal auréolé d'un prix de la critique au festival international du film de Guadalajara, Huit cas sur dix est à la fois une histoire d'amour et de vengeance, construite autour de deux êtres qui décident de se faire justice eux-mêmes.

> Isabelle de Mirko Locatelli (Italie/France)

Ariane Ascaride est la tête d'affiche du quatrième long métrage de fiction du réalisateur italien Mirko Locatelli. Elle y incarne une femme dont la rencontre avec un jeune garçon changera la vie à jamais.

> Kaos de Semir Aslanyürek (Turquie)

Trois inconnus coincés dans une caverne lors d'une tempête sont confrontés à eux-mêmes et anticipent leur mort. Sixième long métrage d'un réalisateur dont les films ont eu peu d'écho sur le plan international jusqu'à maintenant.

> Karma de Wei-Heng Chung (Taïwan)

Dans ce premier long métrage, on relate l'histoire d'une enseignante qui, dès son premier jour à l'école, doit s'engager dans une mystérieuse histoire de meurtres d'étudiants...

> Ku'damm 59 de Sven Bohse (Allemagne)

Version cinéma d'une minisérie destinée à la télévision allemande. L'histoire d'une femme et de ses trois filles dans l'Allemagne des années 50.

> La chair de Saša Hajduković (Bosnie-Herzégovine)

Un ancien joueur de soccer revient dans sa ville natale et s'implique dans des affaires louches avec son plus vieil ami. Deuxième long métrage de ce réalisateur encore inconnu.

> La nuit de deux lunes de Miguel Ferrari (Venezuela)

Au festival Image + Nation de Montréal de 2013, Miguel Ferrari a obtenu le prix du public grâce à son film Azul y no tan rosa. Sa nouvelle offrande relate l'histoire d'une femme enceinte dont le bébé ne partage pas le même ADN...

> La reine morte d'António Ferreira (Portugal)

Un homme doit être admis dans une clinique psychiatrique après s'être promené en voiture avec le cadavre de son amoureuse.

> Le moqueur du Christ de Jani Bojadzi (Macédoine)

Ce premier long métrage relate l'histoire d'un journaliste célèbre qui revient sur son lieu d'origine dans le nord de la Grèce afin de découvrir la vérité sur son père.

> Le sourire étrusque de Mihal Brezis et Oded Binnun (Suisse/États-Unis)

Finaliste aux Oscars en 2012 dans la catégorie du meilleur court métrage, le tandem suisse propose son premier long métrage. Tourné en anglais et en gaélique écossais, The Estrucan Smile met en vedette Brian Cox, Rosanna Arquette et Thora Birch. L'histoire d'un homme mûr qui quitte l'Écosse pour aller se faire soigner à San Francisco.

> Les deux frères de Francisco Manso (Portugal/Cap-Vert)

Peu d'information sur ce film, si ce n'est qu'il est réalisé par un vétéran dont les films ont peu voyagé.

> Les éléphants peuvent jouer au foot de Mikhail Segal (Russie)

Cinquième long métrage d'un cinéaste dont les films Franz + Polina et Rasskazy ont eu un certain écho.

> Life in Overtime d'Hideo Nakata (Japon)

Ce réalisateur prolifique a déjà gagné le prix du meilleur film asiatique au festival Fantasia grâce à RinguChatroom, réalisé en 2010, a été sélectionné au Festival de Cannes dans la section Un certain regard. Il nous offre cette fois une comédie.

> Mourir pour survivre de Muye Wen (Chine)

En guise de premier long métrage, le réalisateur propose une comédie dramatique construite autour du sens des affaires d'un modeste pharmacien...

> Pardon de Jan Jakub Kolski (Pologne)

En 2010, Jan Jakub Kolski avait obtenu le prix de la meilleure contribution artistique au FFM grâce à Wenecja.

> Strangers of Patience de Vladimir Alenikov (Russie)

Quinze ans après The Gun (From 6 to 7: 30 pm), Vladimir Alenikov sera de nouveau en lice pour le Grand Prix des Amériques.

> The Commitment de Jian Lu (Chine)

La seule information dont nous disposons à propos de ce film est qu'il est réalisé par un cinéaste qui, en 2014, nous a offert Zu ji.

> The Lord Eagle d'Eduard Novikov (Russie)

Premier long métrage d'un réalisateur dont la fiche professionnelle indique deux crédits liés à la direction photo.

> The Padre de Jonathan Sobol (Canada)

Seule entrée canadienne dans cette compétition, The Padre est un drame campé dans le milieu du crime. Nick Nolte, Tim Roth et Luis Guzmán en sont les têtes d'affiche.

> Une dernière touche de Rolf Lyssy (Suisse)

Comédie dramatique réalisée par un vétéran cinéaste dont les films précédents n'ont guère rayonné au-delà du monde germanophone. L'histoire d'une femme qui tente de préparer adéquatement sa mort.

Image tirée d’une vidéo

Nick Nolte dans The Padre de Jonathan Sobol