Huit semaines après la fin de l'événement, la grande majorité des 80 employés du Festival des films du monde (FFM) attendent toujours d'être payés, selon nos informations. Malgré l'obtention par le FFM de 150 000 $ auprès d'un prêteur à la mi-septembre, 25 employés ont porté plainte à la Commission des normes du travail pour salaire impayé, a confirmé l'organisme gouvernemental à La Presse.

«Nos enquêteurs sont en train de recueillir les informations auprès des plaignants et de l'employeur», a indiqué Jean-François Pelchat, porte-parole de la Commission, qui précise qu'il y a actuellement 25 dossiers actifs pour salaire impayé à l'égard du FFM. L'organisme n'était pas en mesure de préciser le montant total des salaires impayés.

La direction du FFM assure que tous les employés - incluant les 25 employés qui ont porté plainte à la Commission des normes du travail - seront payés en totalité d'ici au 6 novembre.

«C'est un délai malheureux pour nos employés. M. Serge Losique [président et fondateur du FFM] a déjà réglé la situation d'une grande partie des employés en septembre, et tout sera réglé d'ici le 6 novembre, car il y a de l'argent frais qui va rentrer [entre-temps]. Il y a des entreprises qui se sont engagées à fournir de l'argent», a dit Henry Welsh, directeur des communications du FFM, à La Presse.

Le FFM n'a pas précisé hier l'identité des entreprises qui permettront de verser les salaires impayés, ni le nombre d'employés dont une partie du salaire reste impayé actuellement. Le FFM compte environ 80 employés, soit une vingtaine qui travaillent à temps plein tout l'été et une soixantaine qui travaillent deux semaines durant l'événement (du 27 août au 7 septembre, cette année).

L'affaire des salaires impayés du FFM semblait réglée en septembre, le prêteur No Limit Loans ayant versé 150 000 $ au festival à la mi-septembre afin d'aider à payer les employés, révélait Radio-Canada le mois dernier. Le président de No Limit Loans, Yann Béliveau, est un ami de Serge Losique, président et fondateur du FFM. Cette somme de 150 000 $ n'a finalement pas été suffisante pour verser l'ensemble des salaires dus aux employés du FFM, même si la totalité de cet argent a été utilisée pour payer les employés, assure la direction du festival.

No Limit Loans, une entreprise de Longueuil, a enregistré une nouvelle hypothèque de 190 000 $ à la fin septembre sur le Cinéma Impérial, propriété d'un organisme à but non lucratif présidé par M. Losique, ainsi que sur une ferme des Cantons-de-l'Est appartenant à une compagnie de ce dernier. Deux hommes d'affaires de la Rive-Sud, Jean-Maxime Butera et Colo Jacob, sont aussi créanciers de ce prêt, aux côtés de No Limit Loans.