Petit détour du côté du cinéma Quartier latin pour aller jeter un coup d'oeil sur un documentaire consacré à Gérard Depardieu.

Le titre, Gérard Depardieu, grandeur nature, n'aurait pu être mieux choisi. Dans ce film d'une durée d'une heure, tourné l'an dernier, le monstre sacré se raconte, en toute simplicité, sous la caméra complice de Richard Melloul, un photographe que l'acteur connaît depuis une trentaine d'années. Pour l'occasion, ce dernier passe derrière la caméra. La complicité qui lie les deux hommes y étant sans doute pour quelque chose, Depardieu, ici, s'abandonne.

Pour lancer ce document, la voix magnifique de Fanny Ardant fait d'abord entendre les mots de Françoise Sagan. Puis, quelques personnes marquantes dans la vie de l'acteur évoquent la nature hors norme de l'homme. Jacques Weber, Pierre Richard, Michel Blanc, Bertrand Blier. Des films d'archives sont aussi utilisés. Ils sont en outre tirés du tournage de Cyrano de Bergerac, ainsi que d'un voyage en Inde effectué à la fin des années 80, pendant lequel Depardieu a eu l'occasion de rencontrer le maître Satyajit Ray, qu'il admirait.

Délicat et bouleversant

L'essentiel du film, lancé au mois de mai sur une chaîne publique française (mais aussi au Festival de Cannes), est toutefois constitué des témoignages de l'acteur. C'est souvent délicat et bouleversant. Notamment quand il évoque la mémoire de Patrick Dewaere (il visite sa tombe pour la première fois en 30 ans) ou, bien sûr, celle de son fils Guillaume.

Au-delà des polémiques, il y a un homme. D'exception. À cet égard, le plus beau témoignage vient sans doute de «Nounours», son secrétaire depuis 25 ans. «Je lui ai promis que je m'occuperais de lui jusqu'à la fin de sa vie», confie simplement le sympathique gaillard. Vraiment, on en aurait pris davantage.

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Gérard Depardieu, grandeur nature sera présenté de nouveau le 6 septembre, à 20 h 30, au Quartier latin.