Ce très beau film turc décrit la condition de la minorité kurde à travers le parcours d'une grand-mère et de sa petite-fille.

Sous la forme d'un conte, le récit décrit les efforts que mettront la vieille dame et la fillette pour faire sortir de prison un homme - fils de l'une et père de l'autre - injustement accusé de terrorisme.

Une arme que l'accusé aurait en sa possession doit être remise à l'armée en échange de sa liberté, même si celle-ci n'existe pas. Du coup est dépeinte la réalité d'une société sous haute surveillance, pratiquement privée de ses hommes, qui sont presque tous accusés par les autorités.

Visuellement splendide (les paysages de cette partie du sud-est de la Turquie sont spectaculaires), Come to My Voice a le très grand mérite de faire écho à une réalité difficile sans jamais trop enfoncer le clou.

De surcroît, le film est marqué d'une performance très sobre et très digne de Feride Gezer, une actrice non professionnelle, magnifique dans le rôle de la grand-mère.

Lancé au Festival de Berlin dans la section Génération, où avait aussi été présenté le film de Robert Morin 3 histoires d'Indiens, Come to my Voice a reçu le prix du public au festival d'Istanbul le printemps dernier.

Programmé dans la section Regards sur les cinémas du monde au FFM, il est présenté avec des sous-titres anglais.

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Were Dengê Min (Come to My Voice), Hüseyin Karabey.

Aujourd'hui, à 21h20, demain à 16h30, et 28 août, à 21h40, au Quartier latin.