Un mot: fameux. Dur, terrible et troublant, Miel de Naranjas n'en est pas moins un film lumineux, magnifique et nécessaire. Un film de mémoire.

Nous sommes en 1950 en Andalousie. L'Espagne vit sous le régime franquiste où toute forme d'opposition est réprimée. Le salut, bien souvent, passe par l'uniforme.

C'est le cas pour Enrique (Iban Gárate), jeune adulte qui rêve de devenir professeur. Grâce à sa fiancée Carmen (Blanca Suárez), Enrique fait son service militaire auprès de Don Eladio (Karra Elejalde), juge dogmatique et tranchant. Pour le moindre acte de rébellion, Don Eladio prononce des sentences de mort comme on expédie des affaires courantes. Dégoûté, Enrique s'engage dans la résistance. Il n'est pas au bout de ses surprises.

Le réalisateur fait preuve de grand art pour instaurer une mise en contexte historique suave et fascinante. Le climat de tension sous la botte des militaires est des plus crédibles. Si on fait abstraction d'une trame sonore franchement trop appuyée, le film convainc de bout en bout.

Miel de Naranjas vient nous rappeler que le cinéma sert aussi à être le témoin des périodes noires de notre histoire. Témoin à rebours, certes, mais témoin indispensable.

Ce film est un sérieux prétendant aux prix annuels de la compétition officielle.

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Miel de Naranjas. Film (coproduction Espagne-Portugal) réalisé par Imanol Uribe. Avec Iban Gárate, Blanca Suárez et Karra Elejalde. En compétition officielle.

Aujourd'hui à 16h30 au Cinéma Impérial.