L'acteur canadien Rossif Sutherland se prépare pour une réunion de famille pendant le Festival international du film de Toronto (TIFF).

En plus d'avoir trois films au festival cette année - Hyena Road, Hellions et River -, il verra son père, Donald Sutherland, et son demi-frère Kiefer, en vedette dans le western Forsaken, qui est aussi au programme.

Rossif Sutherland a indiqué qu'il hébergerait son clan dans sa résidence de Toronto pendant le festival. Lors d'une récente entrevue, il a assuré qu'il irait voir leur film et a dit espérer qu'ils iraient voir les siens.

Le jeune Sutherland a ajouté que son père était «très excité» de voir ses projets et qu'il s'impliquait dans tout ce qu'il faisait.

Les Sutherland ont une longue histoire au TIFF, qui en est à sa 40e année.

Donald Sutherland y assiste depuis ses premières années et est connu comme étant «M. Fêtard» sur le circuit des festivals, selon le cofondateur du TIFF, Bill Marshall.

«Je crois que s'il existait des Olympiques pour les fêtards, Donald Sutherland serait une star pour le Canada.»

Rossif Sutherland a fait ses premiers pas au festival en 2007, avec le film Poor Boy's Game. Il avait alors dû donner des entrevues et marcher sur un tapis rouge pour la toute première fois. Et il admet que l'idée répéter l'expérience cette année le rend nerveux.

«Étrangement, je vis toujours avec l'illusion que nous faisons cela pour le plaisir et pour nous-mêmes et que ce ne sera jamais vu», explique-t-il.

Cette perception vient en partie du fait que l'acteur originaire de Vancouver a grandi à Paris, loin des projecteurs braqués sur son célèbre père.

Lorsqu'il voyait son père à l'écran, il n'avait jamais l'impression que c'était lui.

«C'est une preuve de son talent, avance le jeune Sutherland. Le fait que j'aie habité avec l'homme et que j'aie quand même pu être transporté dans la vie des personnages qu'il créait.»

Lorsqu'il a visité les États-Unis pour la première fois avec son père, il a été surpris de constater à quel point il était célèbre.

«Je me souviens que je marchais avec mon père, quand j'étais enfant, et que j'étais étonné de voir à quel point les gens pouvaient s'imposer et être impoli, en plaçant leur appareil photo devant le visage de mon père sans lui demander la permission», raconte-t-il.

«Je n'avais jamais vécu ça en France.»

Rossif Sutherland vit à Toronto depuis cinq ans, après avoir quitté Los Angeles, où il a eu de la difficulté à trouver du travail pendant sept ans.

«Ce fut de longues années à attendre près du téléphone et à auditionner ici et là», se souvient-il.

«Je revenais toujours au Canada pour travailler, donc après un certain temps, j'ai quitté Los Angeles et je me suis installé ici.»

Jusqu'à ce jour, ce retour au pays lui a été bénéfique, estime l'acteur de 36 ans, qui a participé à la série télévisée Reign, à quelques épisodes d'Unité 9 et au film à venir Backcountry.

«Si j'avais un conseil à donner à quelqu'un qui commence (...) je lui dirais de rester ici et de s'impliquer dans la communauté», suggère Sutherland.

«Je sais qu'il y a une communauté en Californie, mais ses portes ne s'ouvrent pas facilement.»