Steve Carell dans la peau d'un multimillionnaire solitaire qui entretient une relation toxique avec deux frères médaillés olympiques. Bill Murray dans le rôle d'un retraité qui se lie d'amitié avec son voisin de 12 ans. Reese Witherspoon en jeune femme au coeur brisé qui parcourt 1800 kilomètres à la marche pour laisser son passé derrière elle.

Ces performances ne sont que quelques-unes de celles qui sont les plus attendues au Festival international du film de Toronto (TIFF), qui sera lancé jeudi.

Foxcatcher de Bennett Miller a été favorablement accueilli à Cannes et des rumeurs envoient déjà aux Oscars Steve Carell, qui partage la vedette du film avec Channing Tatum et Mark Ruffalo. Wild de Jean-Marc Vallée, qui s'inspire des mémoires de Cheryl Strayed, braque les projecteurs sur Reese Witherspoon, tandis que St. Vincent, qui sera présenté en première mondiale, a inspiré les organisateurs du festival à décréter une «Journée Bill Murray», vendredi à Toronto.

Quelque 285 longs métrages seront projetés au TIFF, qui se poursuivra jusqu'au 14 septembre. Parmi les autres titres attendus, on note Whiplash, avec Miles Teller dans la peau d'un aspirant batteur de jazz et J.K. Simmons dans celle de son terrifiant professeur; 99 Homes, qui met en vedette Andrew Garfield dans le rôle d'un père dont la famille est jetée à la rue; et The Drop, un thriller avec Tom Hardy.

La programmation de cette année a été scrupuleusement examinée après que les organisateurs du festival eurent annoncé une nouvelle politique en vertu de laquelle seuls les films projetés en première mondiale seraient présentés dans les quatre premiers jours. Cette décision cherche à contrer le petit Festival du film de Telluride, au Colorado, qui a commencé ces dernières années à obtenir les premières mondiales de films attendus comme Argo et 12 Years a Slave.

Cette année, des films comme The Imitation Game avec Benedict Cumberbatch et Rosewater, réalisé par Jon Stewart, seront d'abord présentés à Telluride avant d'arriver à Toronto.

Le directeur artistique du TIFF, Cameron Bailey», se dit malgré tout «extrêmement heureux» de sa sélection.

«Je crois que plusieurs cinéastes aiment présenter leurs films ici. Pour le public, les réalisateurs, l'industrie, il y a autant d'intérêt qu'il y en avait avant. Pour moi, ça ne fait aucun doute», a-t-il assuré.

Le TIFF sera lancé jeudi avec la présentation de The Judge, mettant en scène Robert Downey Jr. dans le rôle d'un père absent accusé de meurtre. Le réalisateur David Dobkin a fait l'éloge des organisateurs de Toronto, qui ont, selon lui, su conserver la réputation du festival considéré comme la rampe de lancement de la saison des récompenses.

Al Pacino fera sentir sa présence au festival grâce à deux films, Manglehorn et The Humbling. En plus de Wild, Reese Witherspoon sera aussi dans The Good Lie, d'un autre réalisateur québécois, Philippe Falardeau.

Le cinéma québécois sera d'ailleurs bien en évidence à Toronto, avec notamment des films de Xavier Dolan et Denys Arcand, qui s'ajouteront à ceux de Vallée et Falardeau.

Xavier Dolan sera également en vedette dans The Elephant Song de Charles Binamé, aussi présenté au festival.

«Je crois que pour ceux qui viennent d'entendre parler de Xavier Dolan, Mommy ne pourrait être une meilleure introduction, croit Cameron Bailey. Il ne ressemble à aucun autre film. (Dolan) fait des choses, visuellement et du point de vue narratif, qui sont très rarement faites. J'ai été très impressionné par ce film et ce cinéaste, et le fait qu'il soit si jeune et qu'il ait un si grand avenir devant lui. Ça pourrait très bien être son année.»