Le président du jury du Festival de Cannes, George Miller, a justifié dimanche le choix de Ken Loach pour la Palme d'or affirmant que I Daniel Blake était un film « absolument excellent », balayant les premières critiques du palmarès.

« C'est tout simplement que le film était absolument excellent. Les films résonnent dans votre âme, votre coeur, peu importe l'endroit où vous êtes », a déclaré l'Australien George Miller, lors de la conférence de presse suivant l'annonce du palmarès.

« Lorsqu'il y a mille personnes qui participent au festival et donnent leur avis il y aura toujours quelqu'un (pour critiquer le palmarès) ça fait partie du jeu, du côté agréable du festival », a souligné le réalisateur de la saga Mad Max.

Dès l'annonce du palmarès, de premiers tweets de festivaliers et de critiques ont contesté les choix du jury. « Une belle compétition gâchée par un jury aveugle », ont écrit Les Cahiers du Cinéma sur Twitter, tandis que le critique de Positif Philippe Rouyer se disait « déçu par un palmarès qui a privilégié le social et l'humanisme au détriment des films plus flamboyants ».

« Il y a eu 21 films en compétition (...), il y avait beaucoup de possibilités mais il n'y avait que huit prix à remettre », a encore déclaré George Miller, interrogé sur l'absence du palmarès de l'un des favori des médias, Toni Erdmann, de l'Allemande Maren Ade.

« Nous avons essayé de ne pas écouter les critiques autour du festival sur ces films car nous voulions nous décider par nous-mêmes, nous avons tous travaillé de cette façon. Nous avons travaillé avec rigueur et vigueur, plus longtemps que d'autres jurys », a-t-il poursuivi.

Deux membres du jury ont également justifié le choix de l'actrice philippine Jaclyn Jose pour le prix d'interprétation féminine, certains considérant que sa prestation relevait plutôt d'un second rôle.

« C'est un grand rôle, elle fait le film, elle m'a fendu le coeur », a déclaré le Canadien Donald Sutherland. « C'est une actrice merveilleuse. Le rôle qu'elle joue n'est pas un second rôle », a renchéri l'acteur danois Mads Mikkelsen.

Le président du jury a également rejeté les critiques sur la sous-représentation des femmes dans le palmarès : « Chaque film a été jugé selon ses propres qualités (...) je ne me souviens pas que l'on ait eu une discussion sur le fait que tel film était tourné par une femme ».

Les seules femmes présentes au palmarès sont la réalisatrice britannique Andrea Arnold pour American Honey (Prix du jury), la Française Houda Benyamina pour Divines (Caméra d'Or) et, évidemment, la lauréate du prix d'interprétation féminine Jaclyn Jose pour Ma'Rosa.

« Nous n'avons pas tenu compte de cette question » de la parité, a commenté George Miller.