«Je ne voulais blesser personne», a assuré vendredi le comédien Laurent Lafitte, maître de cérémonie de l'ouverture du Festival de Cannes, qui avait fait un trait d'humour diversement apprécié visant Roman Polanski, et indirectement Woody Allen.

«Ça fait plaisir que vous soyez en France parce que ces dernières années vous avez beaucoup tourné en Europe, alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux États-Unis», avait-il lancé à Woody Allen, dont le film Café Society faisait l'ouverture du Festival, hors compétition.

Au même moment, aux États-Unis, le journaliste Ronan Farrow, fils du cinéaste, publiait une tribune dans The Hollywood Reporter dénonçant le silence des médias sur le passé de son père accusé d'agression sexuelle par sa fille adoptive Dylan.

«C'était une vanne sur le puritanisme américain, sur le fait que c'est surprenant qu'un metteur en scène américain tourne autant de films en Europe, alors que Woody Allen n'en était pas obligé, n'étant pas accusé de viol dans son propre pays, comparé à Roman Polanski», poursuivi aux États-Unis pour le viol présumé d'une mineure, a confié jeudi le comédien français à The Hollywood Reporter.

Woody Allen a tenté d'esquiver la polémique, déclarant qu'il avait «déjà tout dit de ce qu'il avait à dire» sur cette affaire, lorsqu'elle avait fait scandale en pleine saison des Oscars en 2014.

À propos de Laurent Lafitte, le cinéaste s'est dit jeudi «totalement favorable à ce que les comédiens fassent les plaisanteries qu'ils ont envie de faire». Rappelant aux journalistes de Variety qu'il était lui-même «un comique», il a souligné qu'«il en fallait beaucoup pour qu'il se sente offensé».