Cannes a accueilli ses premières stars mercredi matin pour la projection à la presse de Café Society, 46e film de Woody Allen, comédie «romantique» qui fera l'ouverture dans la soirée du plus grand festival de cinéma du monde.

«J'essaye d'être romantique, j'essaye de faire des films romantiques quand j'y arrive, celui-ci l'est», a déclaré Woody Allen lors de la conférence de presse qui a suivi la projection, plutôt bien accueilli par les premières critiques.

«J'ai toujours pensé que je suis quelqu'un de romantique, ce n'est pas ce que les femmes avec qui j'ai partagé ma vie ont toujours pensé», a ajouté de cinéaste new-yorkais qui, à 80 ans, s'est dit toujours aussi ravi de retrouver le sud de la France et «le public enthousiaste» de Cannes.

Financé par le géant de la distribution en ligne Amazon, une première pour un film d'ouverture à Cannes, Café Society nous plonge dans une histoire d'amour romanesque dans le Hollywood et le New York des années 30.

Stars de cinéma, gangsters, flambeurs, femmes ambitieuses ou milliardaires peuplent ce voyage dans le temps, qui permet à Woody Allen de faire entrer Kristen Stewart (Twilight) dans sa galerie d'héroïnes.

Interrogé sur sa longévité dans le cinéma, Woody Allen a répondu avec son humour habituel qu'il avait l'intention de continuer à réaliser des films. «Tant que les gens sont assez stupides pour me soutenir financièrement».

«J'ai 80 ans mais je n'y crois pas, je suis plein de jeunesse, je suis agile je suis en pleine forme (...) mes parents ont vécu jusqu'à un peu plus de 100 ans, j'ai gagné le jackpot en matière de longévité», a-t-il ajouté.

Sécurité maximum

À ses côtés, les acteurs et actrices du film, Kristen Stewart et Jesse Eisenberg en tête, ont exprimé le plaisir qu'ils avaient éprouvé à travailler sous sa direction.

«La meilleure relation qu'on puisse avoir avec un réalisateur, c'est lorsqu'il qu'il réussit à vous faire sortir ce que vous avez en vous et dont vous n'étiez pas conscient», a déclaré Kristen Stewart, vêtue d'un simple t-shirt blanc, ses yeux clairs soulignés de noir.

La première montée des marches est prévue en début de soirée pour la projection officielle de Café Society qui sera suivie par la cérémonie d'ouverture, présentée par le comédien Laurent Lafitte.

Pendant les douze jours, des dizaines de stars fouleront le tapis rouge, de George Clooney à Léa Seydoux, en passant par Juliette Binoche, Marion Cotillard, Russell Crowe ou Charlize Theron.

Placé sous la présidence du réalisateur australien George Miller, le jury composé de huit autres membres - Arnaud Desplechin, Kirsten Dunst, Valeria Golino, Mads Mikkelsen, Làszlo Nemes, Vanessa Paradis, Katayoon Shahabi, Donald Sutherland - aura pour mission de décerner le 22 mai la Palme d'or et les autres prix de la compétition officielle où 21 films ont été retenus.

Plusieurs habitués de la Croisette sont cette année sur la ligne de départ, dont l'Espagnol Pedro Almodovar avec Julieta, l'Américain Jim Jarmusch ou les frères Dardenne.

Déjà deux fois palmés (avec Rosetta en 1999 et L'enfant» en 2005), les deux cinéastes belges tenteront de réaliser un triplé historique avec La fille inconnue, avec Adèle Haenel.

Côté français, Olivier Assayas concourra avec Personal Shopper, une histoire de fantômes dans le milieu de la mode (avec Kristen Stewart), Nicole Garcia avec Mal de pierres avec Marion Cotillard, et Bruno Dumont avec Ma loute, un thriller burlesque avec au générique Fabrice Luchini, Juliette Binoche et Valeria Bruni Tedeschi.

Outre Jim Jarmusch, qui revient cette année pour Paterson avec Adam Driver, deux autres Américains sont en lice: Sean Penn, avec The Last Face, romance sur fond d'action humanitaire avec Charlize Theron, Javier Bardem et Adèle Exarchopoulos, et Jeff Nichols avec Loving, sur un couple mixte confronté au racisme en Virginie dans les années 50.

Egalement en piste, le réalisateur néerlandais de Basic Instinct Paul Verhoeven pour Elle, le Danois Nicolas Winding Refn pour The Neon Demon avec la jeune Elle Fanning, les Britanniques Ken Loach, 79 ans, pour I, Daniel Blake, Andrea Arnold pour American Honey et un autre Roumain, Cristian Mungiu, pour Bacalaureat.

Des dizaines de milliers de cinéphiles sont attendus à Cannes ainsi que 36 000 professionnels dont 4500 journalistes venus du monde entier.

Six mois après les attentats de Paris, sept semaines après ceux de Bruxelles, le festival doit se tenir dans des conditions de sécurité maximales.