La Croisette s'est emballée mardi matin à la suite d'une rumeur sur une prétendue interdiction des talons plats pour la montée des marches, rapidement démentie par la direction du festival de Cannes.

«La rumeur selon laquelle le Festival exige des talons hauts pour les femmes sur les marches est infondée», a tweeté Thierry Frémaux, chargé de la sélection des films pour la compétition.

Selon le magazine Screen International, plusieurs femmes n'ont pas pu entrer dans la salle où était présenté en première le film Carol parce qu'elles chaussaient des souliers à talons plats.

L'affaire a rebondi mardi matin à la conférence de presse de Sicario, du réalisateur québécois Denis Villeneuve. L'actrice Emily Blunt a jugé la nouvelle «très décevante», ajoutant que personne ne devrait être forcé à porter des talons hauts.

Villeneuve a d'ailleurs blagué que lui et ses collègues masculins, les acteurs Benicio Del Toro et Josh Brolin, arboreraient des talons hauts à la présentation de son film en soirée pour contester cette règle.

Le code vestimentaire du tapis rouges à Cannes est traditionnellement très rigoureux. Les hommes doivent être vêtus d'un smoking avec un noeud papillon et des chaussures noires et les femmes doivent porter des robes avec les fameux talons hauts. Ces règles ne sont pas énoncées explicitement par le festival, mais elles sont tout de même observées par les gardes de sécurité ou les «hôtes».

La porte-parole du festival Christine Aime a admis que les employés avaient fait une erreur.

«Il n'y a pas de règle spécifique sur la hauteur des talons des femmes, ni des hommes», a-t-elle indiqué, ajoutant que les hôtes et les hôtesses avaient été avertis.

Asif Kapadia, réalisateur du documentaire Amy sur la regrettée chanteuse Amy Winehouse, a écrit sur son compte Twitter que sa femme avait aussi été refusée à la salle où était présenté son propre film, dimanche, parce qu'elle ne portait pas les chaussures réglementaires. Les gardes de sécurité l'avaient finalement laissée entrer.

Le «shoegate» comme certains l'appelaient mardi, a été assez embarrassant en cette année de festival, alors que plusieurs artistes ont dénoncé en choeur l'inégalité entre les hommes et les femmes dans l'industrie cinématographique.