«Mon grand problème c'est comment m'habiller, en fait»: la présidente du jury du 67e Festival de Cannes a donné le ton mercredi, lors de la traditionnelle conférence de presse tenue à quelques heures de l'ouverture officielle du festival.

Comment s'habiller, «c'est peut-être le problème de tout le monde au Festival de Cannes parce que la barre est haute et c'est difficile de choisir sa garde-robe», a plaisanté à demi la réalisatrice néo-zélandaise aux longs cheveux poivre et sel, vêtue d'une chemise noire et d'un pantalon imprimé.

Dans un registre plus sérieux, celle qui est l'unique femme à avoir reçu une Palme d'Or pour son film La leçon de piano en 1993, a estimé qu'«en tant que réalisatrice, les prix posent toujours problème». «Parfois, des films qu'on adore ne reçoivent rien du tout, d'autres films sont primés. Ça crée des catégories de films qui ne sont pas justifiées mais en même temps, c'est une façon d'attirer l'attention sur le cinéma donc c'est une bonne chose».

Par ailleurs, interrogée sur le fait qu'elle était la seule réalisatrice à avoir reçu la Palme d'or sur 67 éditions, Jane Campion a rappelé les chiffres donnés par l'organisation du festival: «seulement 7% des films sur les 1800 films soumis au Festival pour la sélection sont réalisés par des femmes». «Tout cela ne semble pas très démocratique, les femmes ne sont pas assez représentées dans cette profession», a-t-elle asséné, estimant que «lorsque des femmes arrivent sur le devant de la scène, elles apportent une autre vision».

Pour le facétieux acteur mexicain Gael Garcia Bernal, le problème au festival est de se persuader que tout cela est une affaire sérieuse». Nous sommes dans un jeu sérieux ici (...) enfin j'espère que je ne suis pas le seul à voir ça comme ça!», a-t-il lancé à ses huit autres camarades jurés, sourire aux lèvres.