Une bonne dose d'humour noir venue des Pays-Bas. L'auteur cinéaste Alex van Warmerdam n'est pas encore très connu sur la scène internationale mais il n'en est pas un débutant pour autant.

Il y a une vingtaine d'années, son film Les habitants avait eu un certain écho. Borgman est son huitième long métrage.

À mi-chemin entre une variation du Théorème de Pasolini et le Funny Games de Michael Haneke, le récit relate comment un vagabond s'incruste dans la vie d'une famille bourgeoise pour mieux la dynamiter de l'intérieur.

Van Warmerdam ne s'embourbe pas d'explications. Plusieurs questions, notamment sur les motivations de ses personnages, restent sans réponses. En revanche, on trouve un ton, un style, une façon de tirer de l'humour - parfois absurde - dans les situations les plus dramatiques. C'est très grinçant. Et fort intéressant.

SHIELD OF STRAW

À la projection du matin, à laquelle assistent principalement des journalistes, la nouvelle offrande du très prolifique Takeshi Miike fut accueillie hier par autant de sifflets que d'applaudissements.

Même si Shield of Straw est de loin plus réussi qu'Hara-Kiri (un somnifère présenté en compétition il y a deux ans), il reste qu'on peut discuter de la pertinence de sélectionner dans la compétition du plus grand festival de cinéma du monde un film d'action classique, qui n'a pour seule ambition que de divertir le spectateur.

Belle idée de départ cela dit: un richissime homme d'affaire offre une récompense d'un million de yens à quiconque assassinera le meurtrier de sa petite-fille, pourtant détenu par les autorités. La police doit ainsi protéger la vie d'un criminel maintenant ciblé par toute une population. Des gens issus des classes plus pauvres y voient même une occasion de se refaire.

Ça bouge, ça pétarade (une scène de poursuite impressionne), ça se soupçonne, ça se trahit, bref, on carbure à plein régime le thriller urbain. On préfère de loin ce Miike-là, diablement plus efficace.