Après avoir appris les annonces des sélections cannoises de Sarah préfère la course et Le démantèlement (deux films dans lesquels elle joue), Sophie Desmarais s'est mise à angoisser, une fois l'euphorie passée.

«Mais qu'est-ce que je vais porter là-bas? s'est-elle demandé. Je ne veux pas avoir l'air de rien sur la Croisette, mais, en même temps, je suis loin de rouler sur l'or!»

Il semble qu'aucun créateur québécois - du moins parmi ceux qui ont été joints - n'a accepté d'habiller l'actrice pour l'occasion.

«Ça m'a stressée une affaire effrayante! dit-elle. Je ne les blâme pas; ils n'ont pas beaucoup d'argent eux non plus. Ils estiment probablement que l'investissement n'en vaut pas la peine. Donc, je comprends. Fort heureusement, une amie styliste, Olivia Leblanc, a pris ce dossier en main. Le designer torontois Pavoni, qui habille plein de monde à Los Angeles, a sauté sur l'occasion. Son travail est magnifique. Je suis choyée.»

Paradoxe cannois

L'actrice est enthousiaste à l'idée d'aller jouer le jeu cannois, mais elle n'en voit pas moins le paradoxe. Elle estime en outre que le côté «strass et paillettes» n'a rien en commun avec le métier qu'elle exerce.

«Les gens ont en général une image très glamour de notre métier, mais cela ne correspond pas à la réalité. Je me demande tous les trois mois si je ne devrais pas trouver un emploi d'appoint. J'adore ce que je fais, je vis bien, cette profession me rend heureuse, mais le décalage est immense entre la réalité de ce métier et l'image qui en est projetée. C'est quand même assez particulier d'aller célébrer un cinéma élaboré souvent dans un contexte économique difficile à l'endroit même où le glamour atteint des sommets!»

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Le démantèlement (Sébastien Pilote)

En salle à l'automne

«Sébastien Pilote est un grand auteur, un grand cinéaste. Quand j'ai lu son scénario, j'ai été renversée. Il m'a offert le rôle de Frédérique, cadette des filles du personnage de fermier qu'incarne Gabriel Arcand. Frédérique a quitté sa région pour aller étudier le théâtre à Montréal. Elle a une relation un peu particulière avec son père. Je préfère ne pas en dire davantage. C'est la première fois que j'avais à jouer un personnage aussi simple, aussi naturel. Sébastien m'a offert une partition remplie d'humanité.»

Sarah préfère la course (Chloé Robichaud)

Sortie en salle: 7 juin

«Le plus grand trip de transformation que j'ai eu à faire jusqu'ici. J'ai connu Chloé à l'époque où elle étudiait à Concordia. J'ai aussi joué dans l'un des courts métrages qu'elle a réalisés à l'INIS. J'ai pu travailler en étroite collaboration avec elle, car j'ai su que j'avais le rôle plus d'un an avant le début du tournage. Sarah est une athlète complètement concentrée sur sa discipline. Elle ne se sent bien que quand elle court. Toute seule. C'est un personnage très pudique. Si Sarah dévoile quelque chose, cela prend alors d'autant plus de signification. C'est terriblement attachant.»