Le festival Cinemania souffle 20 chandelles en s'offrant 55 films, dont 33 premières, et plusieurs grands noms du cinéma francophone européen actuel du 6 au 16 novembre. Les plus récents films des frères Dardenne, Xavier Beauvois, Catherine Breillat, Anne Fontaine, François Ozon, Volker Schlöndorff, Olivier Assayas, Régis Wargnier et Bertrand Bonello seront tous présentés. Ajoutez-y un hommage à Lambert Wilson, et vous obtenez un grand cru. Le directeur et programmateur Guilhem Caillard nous présente ses coups de coeur.

Soirées spéciales

Cinemania fête ses 20 ans avec des premières québécoises, canadiennes et nord-américaines en présentations spéciales et galas. «Dès les festivals de Berlin, Cannes et Angoulême, on a travaillé pour avoir de grands noms pour les 20 ans. Saint Laurent de Bertrand Bonello est un grand coup de coeur de notre équipe», souligne Guilhem Caillard. Le film d'Anne Fontaine Gemma Bovery (avec Fabrice Luchini) ouvrira l'événement, tandis qu'un «film audacieux», Party Girl (Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis), le clôturera. «Un film très touchant», souligne le directeur.

Un duel d'acteurs pour Paris

«Paris brûle-t-il?», aurait demandé Hitler au général von Choltitz pour s'assurer de la destruction de la Ville Lumière en 1944. Voici, en première nord-américaine, Diplomatie de Volker Schlöndorff sur la rencontre entre le général allemand et un diplomate suédois qui aura sauvé Paris. «C'est un hommage au talent de deux grands comédiens:  Niels Arestrup et André Dussollier. C'est un film qui se distingue de tous les autres sur le plan dramaturgique, une leçon de cinéma pour savoir comment faire un huis clos dans les règles de l'art», dit M. Caillard.

La jeune garde

«Les 20 ans de Cinemania ne pouvaient pas se célébrer sans la jeune garde, note le programmateur. Notre festival est à l'affût des nouvelles tendances. Les Québécois s'intéresseront certainement à Hippocrate de Thomas Lilti sur les problèmes du secteur public dans le domaine de la santé.» Aussi au menu: Elle l'adore (Jeanne Herry) avec Sandrine Kiberlain, Tristesse Club (Vincent Mariette), Libre et assoupi (Benjamin Guedj) avec Charlotte Le Bon et Tokyo fiancée (Stefan Liberski) avec Julie Le Breton. 

Adèle Haenel

«Nous avons des films dans notre sélection qui poussent l'audace. On consacre une bonne partie de notre programmation à Adèle Haenel. Pour nous, c'est une superbe opportunité.» La coqueluche du dernier Festival de Cannes viendra d'ailleurs présenter son plus récent film, Les combattants (de Thomas Cailley), en plus de deux autres rôles marquants de cette actrice de 25 ans qui a débuté à l'âge de 13 ans: Les diables (Christophe Ruggia) et Naissance des pieuvres (Céline Sciamma).

Lambert Wilson

Invité d'honneur du 20e festival Cinemania, Lambert Wilson donnera une classe de maître publique en compagnie du collègue Marc-André Lussier. Une rétrospective de neuf films reflétant ses choix humanistes (Des hommes et des dieux) et ses films avec de grands cinéastes (La princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier et Pas sur la bouche d'Alain Resnais) lui est consacrée par la Cinémathèque québécoise. «Nous avons aussi la chance de montrer le très rare La vouivre, réalisé par son père Georges Wilson», note M. Caillard. 

Au féminin

Une dizaine de réalisatrices de longs métrages sont à Cinemania cette année. «Un beau dimanche est, à mon avis, le plus beau film réalisé par Nicole Garcia dans sa carrière, croit Guilhem Caillard. C'était important pour nous aussi de présenter le film de Catherine Breillat, Abus de faiblesse, avec Isabelle Huppert.» Ce film très personnel raconte un épisode malheureux qui a marqué la vie de la cinéaste. Également au programme: le film de l'actrice Mélanie Laurent, Respire, Arrête ou je continue (Sophie Fillières), Bird People (Pascale Ferran) et Maestro (Léa Fazer).