L'acteur britannique Christian Bale, récompensé par un Golden Globe pour Vice, a estimé lundi que le vice-président de George W. Bush, Dick Cheney, homme «de l'ombre» qu'il interprète dans le film, était un bien meilleur personnage que Donald Trump.

Dick Cheney «a eu un rôle extraordinairement central lors de ces dernières décennies aux États-Unis et dans les situations politiques mondiales», a déclaré Christian Bale, en lice pour l'Oscar du meilleur acteur pour ce rôle, lors d'une conférence de presse à la Berlinale, où Vice d'Adam McKay est présenté hors compétition.

«Même s'il peut avoir mené à cette ère, il est complètement différent de Trump, dans le sens où Cheney était très mauvais pour faire campagne et n'aimait pas du tout ça. Alors que Trump, cela semble être la seule chose qu'il aime», a-t-il ajouté. «Cheney comprenait le pouvoir du silence. On ne peut pas dire ça de Trump. Il appréciait de savoir que le vrai pouvoir est d'être dans l'ombre et de travailler de cette manière».

Portrait au vitriol de Dick Cheney, à mi-chemin entre farce burlesque et tragédie, Vice, en lice dans huit catégories pour les Oscars, enchaîne les allers-retours entre l'homme de pouvoir à la Maison-Blanche, technocrate cultivant la discrétion et incarnation de la ligne dure des néo-conservateurs américains,  et le jeune homme originaire du Wyoming, buveur et brutal, qui se fera expulser de l'université de Yale.

«En termes de conséquences réelles des choix qu'il a faits, de pouvoir, etc, il est beaucoup plus puissant et terrifiant que n'importe quel autre personnage que j'aie jamais pu envisager de jouer, que n'importe quel autre personnage iconique», a expliqué Christian Bale, dont la performance a été saluée par les critiques.

«Une chose essentielle est de savoir que vous allez être obsédé par lui (le personnage) pendant au moins trois mois», a poursuivi l'acteur, méconnaissable sous des couches de maquillage dans le film et qui a pris plus de 20 kg pour jouer Dick Cheney.

Le réalisateur Adam McKay a souligné qu'il trouvait lui aussi plus intéressant de faire un portrait de Dick Cheney que de Donald Trump. «Je ne me sens personnellement pas motivé par un portrait de Trump», a-t-il dit.

«Il est plus le résultat de cinquante ans d'un certain type de politique qui a suivi révolution reaganienne et la révolution républicaine aux États-Unis», a-t-il dit. «Ce qui m'a attiré dans l'histoire de Dick Cheney, c'est qu'il est juste au milieu de tout ça».